A l’occasion du congrès exceptionnel de ce lundi aux Seychelles, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, a obtenu l’accord des présidents de fédération pour appliquer un nouvel amendement concernant les modalités pour être candidat à la présidence de l’institution qui régit le football africain. Un changement qui élimine l’unique candidat qui comptait se présenter face à lui pour les élections de mars 2013, l’Ivoirien Jacques Anouma. Athanase Boco, président de Requins FC, à travers cet entretien dénonce un coup d’Etat au niveau de l’instance faîtière du football africain et appelle à manifester.

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Que vous inspire le passage en force de Issa Hayatou au cours de l’Assemblée générale de Seychelles ?

C’est vraiment un passage en force parce que cela va contre toute attente, contre la voix que s’est tracée l’Afrique désormais à savoir la démocratie. Mais cela n’étonne guère car la personne d’Issa Hayatou n’est autre que le corrompu dont a parlé le Comité international olympique, qui est à même d’accepter cette offense faite contre sa personne. Puisqu’il n’a jamais remboursé ce qu’il devait.

Jusque là, c’est le calme plat, aucun compte –rendu et voici qu’à l’approche des élections, il force le passage effectivement. Vous avez suivi tout comme moi les derniers rebondissements. Il ne s’agit pas d’une décision imposée par l’Algérie, mais plutôt d’une ruse orchestrée par Issa Hayatou lors de la dernière CAN d’Algérie et de Bata en 2012. Et c’est dommage pour l’Afrique. Il urge que tous les Etats africains prennent en main leur responsabilité.

En tout cas, pour ce qui me concerne, je crois que la CAF est en train de s’éclater. Aujourd’hui, le cas qui peut se présenter est que tous les Etats africains ou presque vont commencer par s’organiser entre eux. Pourquoi pas la CEDEAO, dans notre sous-région. Le CEMAC, en Afrique centrale. Ils peuvent s’organiser sur le plan sportif tout en gardant leur homogénéité économique. Moi je pense qu’à cette allure, toute l’Afrique laissera tomber la CAF qui ne lui a rien donnée depuis sa création.

Qu’en est –il du cas du président Anjorin ?

Je crains que ce ne soit une similitude entre ce qui se passe au Bénin et ce qui s’est passé au Seychelles. C’était prévu. On garde les même pour pouvoir recommencer. Raison pour laquelle Hayatou voulait garder coûte que coûte l’ex-président Anjorin pour sa cause. Il n’a fait que ce qu’il doit faire. Malade et vieux, il s’accroche encore au pouvoir. S’il veut mourir au pouvoir, c’est son problème. Mais je ne suis pas encore qu’il veuille encore rester.

Quelles sont les moyens de recours dont disposent Jacques Anouma pour invalider cette décision ?

Je lance un appel à Jacques Anouma, à George Weah et à tout autre candidat pour qu’ils comprennent l’éventualité d’un recours devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). En plus de cela, on peut reconnaitre que le Bénin à lui seul peut faire invalider cette Assemblée générale de Seychelles. Si Anouma pouvait se saisir de la décision du 12 juin dernier qui rend caduque le comité exécutif de l’ex-président Anjorin, cela suffit pour faire invalider leur cinéma de Seychelles. Cela n’a aucun sens puisque et le président de la FBF et son comité exécutif ne sont pas reconnus sur le plan juridique. Alors quiconque appartenant à ce comité exécutif ou envoyé par ce dernier, le week-end dernier invalide purement et simplement cette Assemblée qui a eu lieu.

Et si vous revenez un peu sur ce que vous reprochez à Issa Hayatou. Ou bien que dit la clause incriminée ?

C’est très simple. Elle exclut bon nombre de candidats. Cette clause stipule que pour être président de la CAF, il faut appartenir au Comité Exécutif. C’est par élection, qu’ils viennent au comité exécutif. Qu’il vous souvienne, Anjorin qui se dit ami de la CAF, a échoué pieds et mains liés, en février dernier, en tentant de se faire élire au comité exécutif, notamment dans la zone Ouest B du comité exécutif de la CAF. Bien qu’ayant obtenu 19 voix, il a échoué lamentablement. Pour être au sein du comité exécutif, vous comprenez donc que ce n’est pas chose facile. Jacques Anouma, seul challenger de Hayatou n’est au comité exécutif de la CAF que par le truchement de la FIFA, c’est- à dire qu’il a été coopté. N’étant donc pas élu, il se trouve dans une position inconfortable à travers le vote de cette loi.

En quoi Jacques est –il donc victime ?

Il est victime de la gourmandise de certaines personnes qui ne veulent pas se retirer. Il est aussi victime de sa carrure, son niveau intellectuel, son parcours et surtout sa jeunesse. La caf, sous Hayatou n’a rien apporté à l’Afrique. Excepté les cinq places octroyées par la FIFA à l’Afrique. Hayatou est déjà vieux et il faudrait que l’on injecte du sang neuf à la CAF. Et le seul qui puisse le faire est Jacques Anouma. Il est capable de rénover la CAF pour que les jeunes africains puissent s’y retrouver et mener l’Afrique vers de plus grands défis. Il est temps que l’on rajeunisse cette CAF. En plus de cela, ce qui me fait plaisir est le soutien du gouvernement ivoirien à son candidat, bien que ce dernier ait été par le passé, le numéro un des financiers de Laurent Gbagbo. Alassane Ouattara a ouvertement exprimé son appui, à travers son ministre en charge des Sports à Jacques Anouma. Mais dites-moi, si depuis sa présence au niveau de la CAF, il y a eu des soutiens de pays amis en faveur de Hayatou, si ce n’est les magouilles.

Pensez-vous concrètement que le cas du Bénin peut invalider cette Assemblée ?

Au point de vue souveraineté, la justice béninoise peut invalider cette assemblée. Puisque notre fédération est incorporée à la TAS et que la justice béninoise a invalidé ce bureau, rein de plus normal pour invalider cette assemblée. Mais comme il faut aller au tas, selon la loi, et que le tas qu’ils y aillent. Je crois que le cas du Bénin peut aider Anouma à reprendre sa place dans le concert des candidats. Je crois qu’il est temps que l’on se mobilise derièrere ce coup d’état. Et que tout le monde puisse resserrer les rangs une fois encore pour faire partir ce vieux x Hayatou, qui en plus est malade

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Propos recueillis par Nouvelle Expression , Confrère de la Matinée et 24 heures au Bénin