465 visiteurs en ce moment
La candidate recalée du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle d’avril prochain n’est plus libre de ses mouvements. Alors qu’elle revenait d’un meeting politique à Porto-Novo mercredi 03 mars dernier, Reckya Madougou a été interpellée pour une affaire d’association de malfaiteurs et de terrorisme. Placée en garde à la Brigade économique et financière (BEF) après quelques auditions à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mme Madougou été déposée à la prison civile de Missérété dans la soirée de vendredi 05 mars 2021. Quelques citoyens ont donnent leur avis sur cette affaire qui agite l’opinion en cette période électorale.
« Nul n’est au dessus de la loi. Si tant est que la dame est incriminée, il faut vraiment qu’elle réponde de ce qu’on lui reproche. Mais si son innocence est démontrée, elle va recouvrir sa liberté », a confié RK, enseignant à la retraite. Se référant à la condamnation de Nicolas Sarkozy, ancien président français, il fait savoir que pour un pays qui se veut responsable et où la justice est la même pour tout le monde, on ne devrait pas s’étonner quand on interpelle un acteur politique. « C’est une mauvaise mentalité que nous avons en Afrique. On veut voir la main du politique partout, ce n’est pas bien », a-t-il observé.
Dans le même ordre d’idée, AB, secrétaire dans un établissement privé indique que, quelle que soit la position où l’on se trouve, on doit répondre de ses actes. « Le Béninois a une habitude qui est que, lorsqu’il est dans une position, il se croit tout permis. Les gens se prennent pour des dieux. C’est la première fois que moi je vois la justice poursuivre des autorités plongées dans des affaires louches. Et ce n’est pas seulement des opposants. Même des gens proches du pouvoir ont été arrêtés et cloués en prison. Rappelez-vous le cas Toboula dans ce pays. Si c’était sous d’autre régime, ce monsieur serait imperturbable, seulement parce qu’il est du pouvoir. Mais avec Patrice Talon, ce n’est pas ça. Il vous prend », a-t-il expliqué. Pour celui-ci, on ne doit pas s’inquiéter parce qu’on a interpellé tel ou tel. Que la justice fasse ton travail, a recommandé le secrétaire.
Les avis de ces deux premiers ne sont pas partagés par M C, conducteur de taxi moto. « Trop c’est trop », s’est-il offusqué. « Vous avez déjà écarté les gens de l’élection, et vous voulez encore les emprisonner. Que les gens sachent raison garder », s’est désolé le conducteur de taxi moto. « Depuis que ce régime est là, les populations n’ont plus la paix. Si ce n’est pas tel, c’est tel autre qu’on poursuit. Certains ont été obligés de fuir. Tout le monde ne peut pas dire la même chose dans le pays. Il suffit de tenir un langage autre que celui du pouvoir, pour se voir coller quelque chose », a-t-il dénoncé exhortant à la libération immédiate de Reckya Madougou.
M C a émis le vœu « qu’on laisse la dame tranquille. Depuis que sa candidature a été rejetée, elle n’a entrepris aucune action visant à déstabiliser le régime. C’est seulement les conférences elle anime. Que les autorités nous évitent le pire. Les évènements que nous avons vécus lors des dernières législatives, on ne voudrait plus vivre cela, a recommandé souligné le zémidjan.
« Nous ne voulons pas la guerre au Bénin », a confié Paul Akakpo, mécanicien vélomoteur. « On a déjà tué beaucoup de gens lors des élections passées. Il ne faut pas que ça se répète cette fois-ci. Les béninois veulent vivre dans la paix », a-t-il précisé. A l’en croire, « le président actuel travaille et tout le monde le sait. Mais il faut qu’il fasse un effort pour éviter la tension dans le pays ».
La plupart des étudiants rencontrés n’ont pas voulu se prononcer sur la question au regard de sa teneur politique. « Que la paix règne dans le pays », ont-ils exhorté.
Pour dame Mouïbatou, revendeuse, « Talon n’a qu’à diluer son vin. On a déjà vu beaucoup de présidents avant lui. Avec lui là, la guerre risque d’arriver au Bénin. Nous, on ne veut pas ça. Il n’a qu’à laisser les gens tranquille. Comme plusieurs autres, il va fait ses deux mandats et partir. Mais il ne faut pas qu’il mette le feu dans le pays. Nous on n’a pas où aller ».
Sur la question de l’arrestation de la candidate recalée des démocrates à l’élection présidentielle d’avril prochain, le président de l’ONG ALCRER, Martin Assogba dans un entretien accordé à la Radio nationale a invité les populations à la sérénité et à faire confiance à la justice. « Pour le moment, comme le dossier se trouve sous la main de la justice, j’aurais souhaité que nous n’opinons pas trop sur la question. Je vais souhaiter que nous laissions la justice faire son travail. La vérité nous la saurons au niveau de la justice », a-t-il indiqué.
Martin Assogba invite les uns et les autres à ne pas devancer les évènements et à laisser le temps au temps à partir du moment où la justice a le dossier en main et s’en occupe. Ce n’est qu’après la décision de la justice qu’il pourra opiner, a-t-il fait savoir indiquant que « nous sommes dans une période très sensible ». « Nous devons être à la recherche de la paix, de la quiétude et quoi qu’en soit ce qui arrive, une fois que la justice est saisie, laissons la justice faire son travail », a conseillé le président de l’ONG ALCRER.
F. A. A.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel