samedi, 20 avril 2024 -

1242 visiteurs en ce moment

Enfance africaine et stagnation africaine




(Par Roger Gbégnonvi)

​Selon le poète William Wordsworth, « L’enfant est le père de l’homme ». Enfant au sens latin de ‘‘infans’’, « le tout enfant qui ne parle pas encore ». Et si l’on oublie les influences de l’extérieur sur le fœtus, ce ‘‘tout enfant’’ serait le terrain de naissance de tout le caractère de la personne à venir. C’est donc environ durant les six premiers mois de sa vie hors du sein maternel que s’impriment sur l’ADN de l’enfant les traits majeurs de l’adulte.
​Or le médecin béninois, fort d’autres spécialités dont celle de la psychologie, feu Paul Tobossi, disait en substance à ceux qui aimaient à l’écouter : « Comment voulez-vous que l’Africain se développe, s’épanouisse, soit inventif, conquérant ? Le Bébé qu’il fut était, la journée longue, accroché à sa mère dont il n’a vu tout le temps que le dos, son seul univers à l’orée de la vie, au moment précis où doivent s’ouvrir toutes les fenêtres de son cerveau pour laisser entrer les aurores de tout l’univers. Passé ce moment déterminant de grande réceptivité, les fenêtres non sollicitées du cerveau s’ouvriront difficilement plus tard et trop tard, pour celles qui s’ouvriront, pendant que d’autre resteront définitivement fermées. »
​Et Paul Tobossi de prendre le cas de l’enfant européen. La plupart du temps, il est couché sur le dos dans un berceau, le regard tourné vers le regard de sa mère, qui lui fait des sourires, lui tend les bras, lui raconte mille et une histoires, n’a de cesse de le toucher, de le caresser. En haut du berceau sont suspendus des bibelots de couleurs variées. Ils dansent et tintinnabulent, et l’enfant s’amuse à les faire danser et tintinnabuler. Sollicitées, les fenêtres de son cerveau s’ouvrent. Cet enfant au berceau est préparé à s’épanouir, inventer, conquérir tous azimuts. Il est l’opposé diamétral du bébé africain dans le dos de sa mère.
​Et il est vrai que ce dernier, devenu adulte, se montre plus stagnant qu’entreprenant. Et pas très responsable. Il décrète que les maux qui l’accablent résultent de l’esclavage et du colonialisme. Bien sûr, il n’imagine pas que l’incapacité des pères à repousser naguère ces deux malheurs a pu prendre racine en eux dans le dos sans étoiles des mères. Il ne cherche pas, il ne crée pas. Il ressasse les ancêtres, il rumine les rabâchés de l’école coloniale. Un jour peut-être, il s’apercevra qu’il y a honte et déshonneur à n’être que spectateur et parasite. Alors l’auto néo-colonisé se dressera et voudra exister enfin dans le monde en marche sans lui. Il croira frapper un grand coup, et cela donnera, choses entendues, ce décret : la sorcellerie, toujours et partout négativement connotée, a du bon en Afrique et va contribuer au progrès de l’Africain. D’ailleurs tous les grands scientifiques occidentaux sont des sorciers. Et de citer Pythagore pour étayer le violent renversement sémantique. Suffocation dans le rang des rationalistes. Car l’on ne sache pas que la sorcellerie africaine ait sauvé l’Afrique ni de l’esclavage ni de la colonisation. Car Pythagore, philosophe et mathématicien, Einstein, physicien de génie, étaient des scientifiques et pas des sorciers. Mais, Hitler et Pol Pot et leurs affidés, politiciens et pas scientifiques, sinistres artificiers de la radicale méchanceté de l’homme contre l’homme, peuvent bien être assimilés à d’authentiques sorciers. Dont acte.
​Et fin de suffocation. Si la stagnation atavique de l’Africain n’a pas toute son origine là où la place le Dr Paul Tobossi, dans le regard immobile et voilé du bébé africain dans le dos sans étoiles de sa mère, alors que s’intensifie la vraie recherche pour dénicher les autres origines de la force d’inertie, afin que l’Africain cesse de « labourer la mer » (Bolivar) et sorte de l’impasse. Au jour de son dernier souffle, le professeur Jacques Monod, prix Nobel de médecine, confiait aux amis venus l’entourer : « Je cherche à comprendre ». Et c’est ce que doit faire maintenant tout Africain avant son dernier souffle. Conjuguer le biochimiste Monod et le poète Goethe, dont le mot ultime fut : « Mehr Licht », davantage de lumière.

www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel

18 décembre 2021 par Judicaël ZOHOUN




EVITEZ LE ALLODOGBA


18 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

LES DJANGO


16 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

COMPTE RENDU DU CONSEIL DES MINISTRES DU 11 AVRIL 2024


12 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Le Conseil des Ministres s’est réuni jeudi, le 11 avril 2024, sous la (...)
Lire la suite

Démographie : le monde arabophone dépasse le monde hispanophone


3 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Déjà dépassé par le monde francophone au début des années 2010, le (...)
Lire la suite

1er AVRIL TOUS LES JOURS !


2 avril 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

L’Omc et la Fao au chevet du coton africain


27 mars 2024 par Judicaël ZOHOUN
L’Omc avait prévu d’examiner le rapport de la Fao sur la réponse aux (...)
Lire la suite

« L’intégration d’une économie en aussi mauvaise santé que celle du (...)


27 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
Les pays de l’UEMOA, largement en avance en matière de bonne (...)
Lire la suite

ABUS DE ROBE


27 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

POUR ETRE DEBOUT !


22 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige un pays de (...)
Lire la suite

L’ABC de l’AVC


8 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

QUI EST FOU ?


7 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite

Sahel : des solutions sur mesure face au climat, aux violences et à (...)


7 février 2024 par Judicaël ZOHOUN
Sécheresse, inondations, violences liées aux luttes pour le contrôle (...)
Lire la suite

A-t-on vraiment besoin du vaccin RTS,S contre le paludisme en Afrique (...)


26 janvier 2024 par Judicaël ZOHOUN
Les pays africains, dans la quête du bien être de leurs populations (...)
Lire la suite

Jérôme Carlos, l’intarissable source d’inspiration.


26 janvier 2024 par Judicaël ZOHOUN
Jérôme Carlos, ta famille, tes amis, tes proches, ceux qui t’ont (...)
Lire la suite

INUTILE BRANLE-BAS


23 janvier 2024 par Judicaël ZOHOUN
On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou dirige un pays de (...)
Lire la suite

HOMMAGE DE CENTENAIRE AU PROFESSEUR CHEIKH ANTA DIOP :


30 décembre 2023 par Judicaël ZOHOUN
Le professeur Cheikh Anta Diop aurait eu cent ans hier (le 29 (...)
Lire la suite

TOUJOURS PAGAILLEURS !


28 décembre 2023 par Judicaël ZOHOUN
Oncle AGBAYA On vous l’avait bien dit, mon Neveu Patou (...)
Lire la suite




Derniers articles



Autres vidéos





Les plus populaires