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La politique intérieure et la situation sociopolitique de l’Algérie poussent de plus en plus les Algériens, et les défenseurs des droits humains notamment, à quitter leur pays. Nombreux sont ceux qui émigrent vers l’Europe, l’Amérique ou les pays du Golfe.
En Algérie, deux concepts sont utilisés pour qualifier la misère auquel les populations sont exposées selon le journal britannique The Economist. Il s’agit de ‘’hogra’’ et de ‘’haraga’’. Le premier englobe une gamme de sentiments sombres qui affectent les Algériens : un sentiment d’humiliation et d’oppression, un déni de dignité.
Le second n’est que la conséquence directe du premier. Plus en plus courant, le ‘’haragra’’ signifie littéralement "ceux qui brûlent", et s’applique au nombre croissant d’Algériens qui désirent émigrer illégalement pour avoir une vie meilleure à l’étranger. Ce qui implique « la combustion des papiers d’identité ». Cette année 2022, environ 13 000 personnes ont atteint l’Espagne dans des bateaux branlants.
A travers une publication intitulée "Valise ou prison", le journal Le Monde, explique pourquoi les principaux militants des droits de l’homme se sentent poussés à émigrer. « J’ai dû fuir pour rester en vie », a déclaré Aïssa Rahmoune, un avocat algérien dans un entretien à la presse. Comme lui, plusieurs défenseurs de droits humains ont quitté le pays. Les Algériens ayant suffisamment de ressources financières, ou des relations pour quitter le pays légalement se dirigent souvent vers l’Europe, l’Amérique ou les pays du Golfe. « Parmi ceux qui obtiennent des visas pour étudier à l’étranger, 90% ne rentrent pas chez eux », déclare un visiteur d’affaires occidental.
Le journal britannique souligne que trois facteurs étouffent « le mécontentement des Algériens ». Il s’agit du prix élevé des produits énergétiques, le contrat social par lequel les produits alimentaires de base sont massivement subventionnés, ainsi que le souvenir persistant de terribles épisodes de violence nationale, dont la décennie noire.
La loi adoptée en 2019, censée faciliter l’investissement aux étrangers n’a pas abouti aux résultats escomptés.
« Les obstacles bureaucratiques, l’incompétence flagrante et une attitude hostile à l’égard des Français et des Américains, dissuadent toujours la plupart des hommes d’affaires étrangers qui restent déconcertés par les nouvelles lois et leurs petits caractères », rendant ainsi « la conduite des affaires extrêmement difficile », selon The Economist.
La situation économique du pays a encore été ébranlée par la pandémie du Covid-19, la flambée des prix du gaz et du pétrole.
Le journal déploré la « virulence obsessionnelle›› des médias officiels à l’égard du Royaume du Maroc. « Le vent diplomatique pourrait tourner contre l’Algérie dans sa campagne pour obtenir l’indépendance du Sahara occidental », a indiqué The Economist.