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Les élections municipales approchent à grands pas. Rarement en tout cas l’opposition n’aura semblé autant en mesure de bouleverser les équilibres. Surtout qu’au sein du pouvoir en place la sérénité n’est plus la chose la mieux partagée. Pour l’opposition, ce pourrait être l’occasion de faire une bonne prestation. Et, pourquoi pas, rafler la mise au camp présidentiel.
(Par Gontran Vdjinnagni)
Du reste, le moment semble être des plus opportuns pour la mise en place de stratégies idoines, à même de renverser la vapeur. Et il y a de quoi se sentir renforcé et revigoré ! Car, pour nombre d’analystes, le contexte serait tout simplement favorable à un début d’alternance par les urnes.
Parmi les éléments qui permettent d’accréditer cette thèse, plusieurs points peuvent être avancés. Au plan purement interne, force est de reconnaître que les entités politiques qui gravitent autour du Chef de l’Etat, le Dr Boni Yayi, sont en ce moment dans le creux de la vague. Sérieusement malmenées en leur sein par des dissensions. Les leaders de l’alliance Fcbe et de l’Umpp ne parlent plus de la même voix sur des sujets précis touchant à la vie de notre pays. C’est le cas avec la révision de la Constitution, le Pvi, l’affaire des 12 milliards de francs Cfa décaissés pour subventionner les intrants du Coton, la guerre des chiffres autour de la quantité de production du coton et bien d’autres sujets d’actualité.
Les membres de la mouvance se disent surpris, selon leurs propres confidences, par les décisions impopulaires prises souvent d’un côté par le Chef de l’Etat et de l’autre par le Président de l’Assemblée nationale. De quoi renforcer le sentiment de frustration et d’incompréhension, aisément perceptible dans les discours de ces ténors de la mouvance. Ecartés, certains dignitaires, jadis puissants et respectés, sont désormais parqués, confinés, « stockés » dans des attributions de conseillers. Et ce alors même qu’ils auraient pu, au regard de leur expérience et de leur stature, nourrir le débat interne et même national, à travers leurs points de vue et leurs idées. A cela l’on peut également ajouter que l’entrée en force dans la mouvance de la Renaissance du Bénin et d’autres partis de l’opposition sans une forme de procès n’est pas faite pour plaire à tous les membres de la majorité présidentielle.
Les querelles de mangeoire et d’abreuvoir à l’intérieur de la majorité présidentielle, la volonté évidente d’émancipation de l’alliance Fcbe qui, selon toute vraisemblance, aimerait bien devenir la « première épouse » du Chef de l’Etat, tout ceci a créé un climat assez délétère, dont pourrait profiter l’opposition. A condition, toutefois, qu’elle sache prendre sa chance du bon côté.
Sur un autre ton, l’on pourrait ajouter que la cherté actuelle de la vie qui s’est installée dans le pays, de même que les balbutiements de l’économie nationale, les éternuements répétés des collectivités décentralisées, le fort taux de chômage chez les jeunes, la hausse des prix des hydrocarbures, l’insécurité galopante dans les villes et dans les campagnes, sont, à dire vrai, autant de situations « favorables » qui pourraient valoir leur pesant d’or au moment de passer au choix des candidats. Tout ceci, sans oublier, bien évidemment, que l’heure est présentement à un changement de paradigme dans la sous-région en ce qui concerne la démocratie. Plus que jamais, le vent de l’alternance qui souffle sur le continent africain est d’actualité, et cela en dépit des vaines tentatives de blocage orchestrées par une poignée d’aventuriers, visiblement en manque d’inspiration. Rassurés par l’exemple sénégalais qui a vu la victoire éclatante de l’opposition sur le camp présidentiel, les opposants béninois veulent y croire fermement. Dans cet esprit, l’on peut mieux appréhender la dynamique de rester uni de l’Union fait la Nation en dépit de certaines défections en leur sein.
Ils sont convaincus qu’en se donnant la main, qu’en fédérant leurs énergies, ils ne seront que plus forts. Ce qui est vrai. Du reste, l’alliance Fcbe elle-même n’est-elle pas passée par cette étape fusionnelle pour pouvoir asseoir sa domination politique sur l’échiquier national ? En tout état de cause, il est évident que Bruno Amoussou, Adrien Houngbédji, Antoine Idji Kolawolé, Lazare Sèhouéto, Sacca Fikara et les autres sont désormais plus que jamais dans une logique de victoire. Chacun d’eux bénéficie d’une bonne expérience dont pourrait profiter leur regroupement politique ou parti politique. Reste, enfin, à bien tenir l’ obus et à viser juste, pour atteindre convenablement la cible.
De leur côté, d’autres acteurs politiques non moins importants continuent de renforcer leurs compétences, quand d’autres peaufinent un quadrillage méthodique du terrain, entamé de longue date. Forum national (des femmes), installations de nouvelles structures de base, occupation de l’espace médiatique, tout y passe. On le devine aisément, l’objectif final de cet activisme militant qui se déploie aux quatre coins du Bénin, c’est de proposer, dès à présent, un nouveau modèle de gouvernance aux citoyens. Le pouvoir sentirait-il les choses lui échapper ? Une chose est sûre, il ne laissera pas faire...
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