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Chaque année désormais, le 3 mai nous offre l’occasion d’évoquer la problématique de la liberté de la presse dans le monde. Une liberté qui ne va surtout pas sans la responsabilité. Responsabilité des journalistes, des hommes et des femmes chargés d’animer ces médias qui sont des canaux de communication, de formation, d’éducation, de partage et d’échanges d’informations aux quatre coins du monde. Ainsi, le rôle déterminant des médias et autres outils modernes de communication n’est plus à démontrer. Mais qu’il s’agisse des moyens traditionnels ou modernes de communication, il est évident qu’en amont et en aval, il y a des journalistes chargés de traiter, de diffuser ou de publier l’information. Et pour qu’il en soit vraiment ainsi, il faut bien rechercher les informations à mettre à la disposition des lecteurs, des auditeurs et téléspectateurs, de nos journaux, radios et télévisions sans oublier les médias en ligne et accessoirement les réseaux sociaux.
Il faut bien se désoler que ces récents moyens modernes de communication sont venus compliquer les choses dans cet espace de la liberté de la presse que les journalistes professionnels et consciencieux se battent au quotidien pour conquérir, préserver et sauvegarder. Car s’il est vrai qu’il faut déplorer et dénoncer les privations de liberté de la presse, des droits aux vraies informations, les bâillonnements, les fermetures d’organes de presse, les médias aux ordres, les emprisonnements et les assassinats de journalistes, il n’est pas moins vrai que des réseaux sociaux sont aussi des obstacles à la liberté de la presse. En cela que s’ils n’en sont pas des freins à cette liberté, ils la fragilisent toutes les fois qu’ils véhiculent de fausses et graves informations relatives à maints domaines de la vie socioéconomique, non sans porter atteinte à la dignité humaine sur plusieurs plans.
C’est dire qu’à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de la liberté de la presse, nous ne devons plus perdre de vue les torts et entorses que font, dans bien des cas et situations, les réseaux sociaux aux populations qui ont et auront toujours besoin de l’information juste et vraie. Il va falloir que des réflexions soient davantage menées et des dispositions soient renforcées et prises pour décourager à jamais les auteurs, les coauteurs, les complices, les instigateurs et autres fabricants de fausses informations et nouvelles sur ces réseaux. Car la liberté de la presse ne saurait s’accommoder de diffamations, de dénigrements, d’agressions et d’attaques gratuits contre des gens de bien et de personnes respectables.
C’est vrai que dans notre pays, la loi sur le numérique votée par le parlement a finalement été promulguée par le président de la République, mais cela ne suffit pas à dissuader ces colporteurs de fausses informations et nouvelles qui font parfois des victimes innocentes. Leur imposer donc la rigueur de la loi ne signifierait nullement qu’atteinte a été portée à la liberté de presse. Une liberté de presse qui ne doit nullement être considérée comme le droit de tout faire, de tout dire, de tout diffuser, de tout publier et de tout afficher, parce qu’on est journaliste ou assimilé et acteur inconnu ou non des réseaux sociaux. La liberté de la presse, c’est également une prise de conscience de sa responsabilité de journaliste, pour continuer à exercer son métier, selon les règles de l’art et avec un sens de professionnalisme ne devant pas être pris à défaut.
Qu’on soit journaliste au Bénin, en Afrique ou partout ailleurs dans le monde, les règles et lois valent pour tous.
(...) https://croixdubenin.com/articles/editoriaux/687-la-liberte-de-la-presse-et-les-reseaux-sociaux
Abbé Crépin M. Acapovi, Directeur de publication La Croix du Bénin