La disponibilité de la Lépi, le dernier show médiatique du président Boni Yayi et la perturbation de la conférence de presse de l’Union fait la Nation, sont entre autres sujets de l’actualité sociopolitique sur lesquels Orden Alladatin, membre de la société civile a porté son regard. C’était au cours de l’émission ‘’Zone franche’’ de Canal3 Bénin d’hier.

Orden Alladatin n’est pas allé du revers de la main pour peindre la gouvernance au sommet de l’Etat en noir sur l’émission ‘’Zone franche’’ de Canal3 Bénin d’hier. Comme l’a dit l’autre, l’invité de ‘’Zone franche’’ de ce dimanche a démontré avec force que le poisson pourrit vraiment par la tête. De la gouvernance politique à la gouvernance économique en passant par la gouvernance sociale, le régime en place, selon Orden Alladatin est passé à côté de la plaque. Pour lui, le comportement vertueux dont a fait allusion la Haute Autorité lors de son entretien du 1er août dernier devrait être le sport favori des cadres de l’administration. Malheureusement regrette t-il ce n’est pas le cas.
Rassuré par la marche du chef de l’Etat contre la corruption dès l’avènement du Changement, laquelle marche a-t-il précisé, avait commencé par porter ses fruits avec un début de discipline des cadres de l’administration et du comportement vertueux des opérateurs économiques qui vont sur le marché de l’Etat, il s’est très tôt ravisé par l’utilisation à outrance des moyens de l’Etat lors des municipales et législatives de 2007 et 2008.

Concernant la dernière sortie du chef de l’Etat à l’ocasion de la fête du 1er août, Orden Alladatin a fait savoir qu’en lieu et place du président de la République, qu’il a plutôt vu M. Boni Yayi qui s’adressait aux opérateurs économiques Sébastien Ajavon, Patrice Talon et à l’Union fait la Nation.

Pour lui, le chef de l’Etat devrait se mettre au dessus de la mêlée et prendre la mesure de la situation. Sur la question, il a même suggéré la promotion de la bourgeoisie locale. A l’en croire, le manque de vertu qui est agité ici et là est motivé par l’introduction de l’argent dans le débat public. Un état de choses qui n’était aussi perceptible il y a quelques années. Pour exemple, il cite les marches de soutien tous azimuts.

Tout en regrettant les menaces qui planent sur la liberté d’expression depuis un certain temps, il a indiqué que le président Boni Yayi n’est pas plus attaqué que les présidents Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo. Raison pour laquelle on doit enlever de la tête que c’est à cause de la haine que les leaders d’opinion qui ont des avis contraires à ceux de l’entourage du Premier Magistrat du pays montent au créneau pour donner leur point de vue par rapport à l’actualité sociopolitique.

Aujourd’hui, a-t-il déploré, les problèmes sont de plus en plus profonds et les conseillers du chef de l’Etat doivent aussi prendre la mesure la situation au lieu de voir le diable partout.

Pour les dossiers PVI, coton, FBF et l’acharnement du pouvoir contre les opérateurs économiques nationaux, il a affirmé que ces dossiers ne doivent pas être traités comme c’est le cas actuellement.

Concernant la correction de la Lépi, l’invité de ‘’Zone franche’’ a été on ne peut plus clair. On ne saurait parler de l’actualisation de la Lépi parce que la base de données n’est pas fiable. Mieux, a-t-il précisé, la mission de l’OIF a fait 39 recommandations sur la Lépi qui ne sont pas de nature à faire plaisir au gouvernement. Pour lui, l’actualisation de la Lépi ne suppose pas l’installation d’un groupe de travail, ni d’un débat au sein de la classe politique.

Pour un outil électoral comme la Lépi, a indiqué M. Alladatin, la notion de consensus est fondamentale. La part de responsabilité des partenaires techniques et financiers dans la réalisation de cet outil d’exclusion qui a coûté 40 milliards de nos francs a souligné Orden Alladatin est grande. Au lieu de foncer la tête dans le mur, ils auraient pu écouter les spécialistes qui avaient tiré la sonnette d’alarme. La Lépi n’est pas prête et on ne saurait parler d’actualisation mais de correction. Pour les prochaines élections, il a proposé une liste ad hoc au cas où la Lépi ne serait pas prête.

Selon lui,le chef de l’Etat est vraiment grand et li doit travailler pour le demeurer.

Pour ceux qui accusent la Société civile d’être en accointance avec les politiques Orden Alladatin a dit que c’est l’ambition de participer à l’élaboration des politiques de développement qui amène la Société civile à se rapprocher des politiques, notamment sur des questions de liberté et de droits humains. Un rapprochement qui n’est pas partisan, a-t-il précisé. Selon lui, c’est cette liaison qui a permis non seulement la conférence des forces vives de la Nation, mais surtout l’avènement du changement quand il a été constaté que le candidat Boni Yayi a voulu être écarter de la course à la présidence de la République en 2006.

O. P.