vendredi, 19 avril 2024 -

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UNE HISTOIRE CONTEMPORAINE DU DEVELOPPEMENT

Le développement multi qualifié entre discours, applications et quêtes : cas du Baol arachidier




Les théories et discours sur le développement s’enchainent, s’enchevêtrent, se superposent au gré du temps, des lieux, et des objectifs poursuivis. En effet, le temps renouvelle les donnes et besoins, quand le lieu reste un déterminant colossal, alors que les objectifs, visées, préoccupations, défis sont souvent délibératifs. Hormis, cette théorisation du développement, aujourd’hui, multi qualifié, on parle de développement économique, communautaire, infrastructurel, humain, intégré ou endogène, mais de plus en plus, surtout chez nous de développement local, rural, communautaire, durable… Aussi, ces différents développements sont appliqués par divers services, planifications, selon des modes, modalités et méthodes différents comme leurs quêtes, actions et retombées engendrées. Ces pistes aux développements méritent aussi des évaluations quant à leurs applications pour échapper à la routine, déceler leurs avantages, limites, complémentarités, contradictions...Mais aussi, interrogeons nous, à quoi renvoient ou nous convient ces développements qualifiés, caractérisés, orientés ? Quel bilan en tirer chez nous ? Quelles postures, formulations et ou effets tiennent-ils dans le Baol arachidier ? Leurs visées sont elles en adéquation avec nos besoins ? Autant d’interpellations pour ne pas laisser se perdre ou se contrecarrer ces développements voulus sur mesures.

La question du développement est un débat qui ne sera jamais dépassé. En effet, où qu’on soit, qui qu’on soit, quelque soit le temps ou la période pris en compte, les individus, les sociétés humaines ont toujours cherché un progrès quelconque environnant ou aboutissant au développement. Divers auteurs et théoriciens ont cherché à cerner le concept de développement voire guider, orienter et indiquer le développement. Et cela, qu’ils partent de la localité, du lieu ; d’un objet, d’une répercussion qu’ils jugent comme indicatif, considérable, quantitative ou qualitativement significatif. D’autres prennent comme référence : la visée, le but du progrès, de la prospérité, du développement pisté pour se prononcer quant à l’état, la nature ou le niveau de développement d’une entité donnée et ou quant à la suite à donner à une quête, une marche au développement. Et la thèse de Amadou S Diop (2007) : pluralité et logiques des paradigmes dans le champ des théories africanistes du développement, notamment, sous les angles idéologiques et épistémologiques est une autre ouverture du débat. Aussi, un autre docteur de l’université de St louis Fall s’interrogeait à travers le titre de son ouvrage : « Et si le développement était une chimère ? ». Les développements viennent souvent en réponse à un contexte bien déterminé. Dans ce sens, le développement a aussi une dimension éthique et sociale. C’est Sen, prix Nobel d’économie en 1999, qui a introduit la dimension éthique dans la notion de développement. Chaque homme a droit à la dignité. C’est le principe de la dignité de la personne humaine selon lequel : « un être humain doit être traité comme une fin en soi. Ce principe est fondamental dans le cadre de la coopération, car il impose le respect de l’autre, de ces différences, de ces valeurs. Malheureusement, il est souvent absent. ». La notion de « développement intégral de l’homme » pour sa part a été théorisée par le pape Paul VI dans son encyclique Populorum progressio (1967), dont on a célébré les 50 ans en 2017. « Le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme », y expliquait-il, citant le dominicain français Louis-Joseph Lebret pour qui « nous n’acceptons pas de séparer l’économique de l’humain, le développement des civilisations où il s’inscrit. Ce qui compte pour nous, c’est l’homme, chaque homme, chaque groupement d’hommes, jusqu’à l’humanité tout entière » (Nicolas Senèze, la croix, Rome, 2017).
Donc, le développement est de plus en plus caractérisé, qualifié, orienté, localisé, cadré, encadré. D’où on parle de développement au plus petit échelon comme le développement familial, de quartier, communautaire. La famille étant considérée chez beaucoup comme le socle de la société. On parle aussi d’un développement sous perfusion pour désigner le grand apport de l’émigration et de l’informel souvent en expatriation. Le développement rural par une mise en valeur qu’elle soit paysagère, touristique, coopérative, agricole, notamment, avec apport de tous les équipements concourant à la promotion du rural. Le développement rural est chez nous aussi de moins en moins ruraliste, de plus en plus tourné vers la modernité. On peut constater un développement urbanistique, infrastructurel souvent une quête de confort des citadins, des ruraux aussi, un élan moderniste. D’autres pensent à un développement spirituel, idéologique, religieux, psychique…On peut également parler d’un développement organique, musculaire, morphologique pour faire une digression dans le champ médicinal. Le développement entrepreneurial est une propagation d’initiatives créatrices de revenus et d’emplois. Le développement économique prenant surtout en compte une sécurité économique avec des indicateurs comme le PIB/habitant. Aussi, le développement peut et doit souvent se référer à la réalité zonale et au niveau de vie des habitants d’où un développement idoine, approprié au besoin qu’on soit en milieu rural, périurbain, urbain ; au Nord ou dans le tiers monde et en cela Chappuis (1993-1997) fait une distinction : « les quatre monde du tiers monde », d’où un développement sur mesure. D’autres encore pensent le développement local que Souleymane Diallo dans son mémoire (2006) adapte, applique à l’urbain parlant de développement local urbain. Il est aussi de plus en plus question du développement coopératif, relationnel, en réseaux avec les ONG, les courtiers du développement (Georgio, 1994) pour mettre en relief cette voie très usitée de recherche développement surtout en zone rurale et où les acteurs sont des passerelles entre sociétés et institutions qui se soutiennent. Certains prudents pistent un développement endogène, intégré, propre car jugent ils plus perpétuel, plus autonomisant parce qu’ancré, enraciné : Madior Cissé (1992) par un écrit intitulé : développement à la base, scénario pour le présent « on ne développe pas, on se développe ». D’autres par une quête ou prise en compte plus ciblée pensent un développement générationnel et du genre. Quand pour leur part certains prospectivistes et futurologues pensent déjà un développement à venir, développement du futur selon les prévisions de tarissement de certaines réserves minières comme le pétrole d’où pour des besoins de durabilité, de dépollution…on parle déjà de voitures électriques, d’énergies renouvelables, de télé rendez vous et pensent à l’après développement, notamment, les sécurisations, les garanties et préservations nécessaires au développement.
Dans les zones du bassin arachidier ancien comme assez récent avec la translation vers le sud du Sénégal due à la sécheresse, à la désertification, à la saturation démographique, à la baisse de fertilité des sols….quatre développements qualifiés font figure de voies au développement très vulgarisées : il s’agit du développement rural, du développement local, mais le développement communautaire qui se greffe entre les deux et du développement durable, aujourd’hui, très mondialisé.
 Le développement rural « made in » Sénégal, représentations et pratiques :
Selon Jean Morize « le développement rural consiste à améliorer tout l’environnement de l’agriculteur, considéré comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l’éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d’améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien être social. » (Morize, 1992). Au Sénégal, le développement rural n’est pas loin de signifier le développement global ou intégral avec plus de 60 % de ruraux et une incidence immense du rural sur l’urbain. La quête de confort qu’est l’élan du développement en milieu rural sénégalais est un objectif réunissant des acteurs aussi nombreux que divers. Cet objectif réunificateur, entre aspirations populaires et mises en œuvre ou réalisations, est l’alibi à d’innombrables activités, au-dedans et en dehors des terroirs. L’ouvrage « développement rural » connait des architectes et manœuvres que sont les politiques, les organisations non gouvernementales, les bailleurs, les technocrates, les émigrés, les populations autochtones souvent en associations et fédérations…A cette diversité d’intervenants fait suite une multiplicité d’initiatives, de pistes au progrès.
Pour beaucoup conjuguer le développement à l’espace rural équivaudrait à promouvoir les potentialités de l’espace rural en question d’où un développement intégré, endogène. Et là, les ressources de la terre, des cours d’eaux, de la nappe phréatique, du patrimoine paysager, mais aussi du ciel (avec notamment l’énergie solaire) donc de tout l’espace sont mobilisées et optimisées. De nos jours, le développement rural par les ressources de l’intérieur, intégré semble de plus en plus dépassé relégué au second plan pour laisser la place au développement inclusif qui ne connait plus de frontière. En effet, la majorité des bras valides du rural sont en émigration quelle soit journalière, une exode rurale, ou émigration à l’étranger plus longue. Et si sur les voies à arpenter pour l’ouvrage les actifs ne sont pas sur la même longueur d’ondes sur sa finalité non plus les impliqués ne sont pas d’accord. La corrélation ethnies et métiers, entreprises de développement dans le rural pour arguer d’une spécialisation ethnique s’estompe du fait de la multi activité, notamment. A Ngohé et Ndindy, le développement rural connait des évolutions dans ses voies comme dans ses exigences. Avec la rurbanisation où l’urbain et le rural s’imbriquent, force est de noter que le transfert de compétences se fait avec transfert de problèmes et de besoins.

Le développement local vu de chez nous :
Problématique de plus en plus actuelle, le développement local a fait l’objet d’une définition de la part des universitaires et autres experts en la matière .Cette définition du développement local de ces spécialistes passe généralement par son origine et contexte d’émergence, ses objectifs et son champ d’application. C’est ainsi que pour certains le développement local est apparu depuis les années 50 (John friedmann et Walter Stohr, développement endogène), tandis que d’autres le situent aux années 1960 (Wikipédia, l’encyclopédie libre) ; certains parlent des années 70 ; et la dernière datation est des années 1980 (Savey), érigé en accompagnement de la décentralisation. Pour Savey « l’entrée en crise » avec les changements intervenus dans le mode de production réduisent les capacités de l’Etat et la possibilité d’investissement dans le local, d’où la nécessité d’initiatives à la base pour suppléer l’Etat. Souleymane Diallo confirme cette logique secouriste : « nouveaux paradigmes, cadres d’analyses et d’intervention pour venir à la rescousse des économies européennes en proie à des difficultés ». (Pecqueur, 2000) plus explicite se situe aussi dans cette logique : « D’une manière générale, le développement local, sous ses aspects les plus spontanés décrit les modalités d’adaptation et d’initiative autonomes des producteurs de biens et services aux mutations profondes que connaît l’économie mondiale. Ce passage par une reterritorialisation des stratégies d’acteurs s’accompagne d’une mondialisation des échanges. Cela tendrait à démontrer, qu’aujourd’hui, l’internationalisation exige comme qualité première la capacité à s’adapter et innover, plus que la seule capacité à produire. Le territoire devient le creuset des mutations planétaires. Bref, le local et le mondial, sont les deux facettes d’un même mouvement d’ajustement ».
André Joyal dans l’encyclopédie de l’Agora,1998-2009 voit en le développement local l’expression de la volonté d’auto prise en charge de son destin d’une population en face d’un monde globalisé, en parlant « d’approche volontariste » (Katalyn Kolosy,1997),s’accorde avec Joyal. Ce dernier explique aussi cette nécessité de prise en charge locale du fait d’un épuisement des ressources d’une localité et l’obligation de tendre vers « l’économie du savoir ». (Pecqueur, 2000) de poursuivre :« le développement local, c’est tout à la fois des politiques publiques (aide aux entreprises , aux créateurs d’activités, construction et entretien des réseaux de transport, de télécommunication, etc.) des décisions stratégiques (s’implanter dans une nouvelle région, investir dans la formation professionnelle, développer des recherches en partenariat avec une université, etc.) et un travail de mise en réseau ».
Donc atouts à optimiser et contributions matériels et immatériels à gérer, le développement local a connu de nombreuses définitions, s’investir pour le progrès ou le confort dans son lieu d’habitat, est une œuvre citoyenne qui rassemble, normalement, la quasi-totalité des citoyens locaux. Le développement local pour beaucoup, chez nous, passe par le développement de l’habitat, le développement familial. Ceci entretient l’idée d’un développement local par le développement de soi. Aux efforts individuels et collectifs des populations s’ajoutent donc le concours des organes décentralisés de développement local. L’administration déconcentrée aussi pour sa part travaille à la gestion arbitrale du développement. Ces structures captent des partenariats et mettent en œuvre des politiques de développement territorialisé.
Au de là des textes, entre la région de Diourbel et la commune de Touba, le développement local se vit différemment. Aussi bien dans ses objectifs, que dans sa mise en œuvre comme dans ses exécutants, les développements locaux de Touba et de Diourbel prennent des formes distinctes. En effet, Touba bénéficie du « coaching gagnant » des marabouts que Cheikh Guéye désignait par l’appellation de marabouts urbanisant. Si à Diourbel le développement local se pratique surtout par la mise à disposition d’infrastructures de base (réseau d’adduction d’eau, d’électrification, écoles, et récemment des routes et raccordements goudronnés…). A Touba avec plus d’envergure, en plus d’infrastructures de base, des édifices de prestige et religieux sont érigés sous l’instigation maraboutique et grâce, notamment, aux contributions des disciples mourides. Le développement local de Diourbel tourne autour du développement humain, agricole, un secteur informel expansif, industriel avec déclin de la SEIB, mais des organisations et associations diverses par exemple de producteurs. Pour Touba le développement local est religieux, touristique, urbanistique, commercial, associatif, informel, communautaire…
A Touba, le développement local constitue un concept mis en application depuis des décennies et cela sous la houlette des khalifes généraux successifs. L’identification à l’espace toubien prenant même le dessus sur l’espace vécu du mouride, la Mecque du mouridisme catalyse toutes les attentions. Les mourides disséminés sur l’espace sénégalais et de par le monde, à travers des dons consentis directement aux marabouts, cotisations dans les dahiras et réponses individuelles ou collectives aux appels à investissement formulés par les marabouts, font continuellement Touba d’où le sens élevé de développement local mouride, à l’égard de la cité qui équivaut à travailler pour le cheikh fondateur. En effet, les grandes réalisations sur place portent la signature d’organisations mourides : La grande mosquée construit pendant 32 ans et en continuelle réfection. Et comme il est dit dans un rapport sur le développement local : « les associations confrériques ( dahira) ont financé la construction de structure de santé, des écoles , des bibliothèques, tant d’autres infrastructures communautaires… » Exemple de l’hopital Matlaboul Fawzaini construit par le dahira du même nom, le marché moderne construit par Serigne Saliou, ce dernier aurait eu à remettre une somme d’environ 20 milliards au président Wade pour la modernisation de la cité ». Les champs maraboutiques cultivés, récoltés, décortiqués ou pilés en groupe sont aussi l’expression de cet investissement populaire. Cette disponibilité populaire à la cause confrérique est vue par certains auteurs telle une déraison. Cependant la confrérie n’entretient aucune zone d’ombre sur son dirigisme économique. Devant cette synergie mouride, la fascination est l’état de bon nombre d’observateurs, c’est ainsi que Magassouba relève qu’en 1931 l’épidémie de la peste décima sans ralentir l’élan des mourides agissant sous l’injonction khalifienne. Par ailleurs, dans un pays où l’économie arachidière était naguère le moteur, les mourides étaient pour beaucoup dans ce succès : O’Brien parlait pour 1952/1953 et 1957/1958 d’un pourcentage de 25%, quand Irving Léonard Markovitz parle lui de 50%.
Donc quoique, le communautarisme mouride va avec une solidarité intra confrérique donc disséminée, des réserves et critiques de ce tout pour Touba, sont aussi formulées par de simples sénégalais et même parfois mourides, qui constatant la désertion d’autres missions dans différentes localités, parlent plutôt d’un développement idéologique et non de développement local. Cette assertion est aisément défendable. Si le développement local implique, à la suite de l’initiative locale l’appui de l’Etat ; le développement local toubien fut suspecté par certains surtout depuis l’alternance de 2000 instaurant au pouvoir Me Wade disciple de la confrérie de prendre l’Etat en otage. Cela malgré que des voix neutres mettent en contre balance le poids démographique de la cité, deuxième ville du pays et l’importante contribution des mourides au développement de la cité. Ainsi, le développement local semble se particulariser selon un certain nombre de contexte. A Diourbel, le service de développement local est régional avec comme répondants les anciens CER (centre d’expansion rural) devenu CADL (centre d’appui au développement local) lesquels CADL ont pour une vocation plurielle abritant aménagiste, infirmier, enseignant...Même si de nos jours, ils ne sont pas toujours fonctionnels.
Le développement communautaire, une satisfaction, une avancée par rapport à une ou des problématiques collectives de façon participative, communautairement découle d’un élan naturel du mouvement associatif, coopératif, des organisations communautaires. Il est proche du développement local par son caractère localisé, participatif, solidaire avec des apports publics comme privés. Chez nous il est plus présent en milieu rural et on peut le distinguer du développement local dans le sens où celui-ci est surtout à finalité locale, inclusive ; alors que le développement communautaire pour sa part implique du départ à la fin une adhésion, un défi populaire, partagé, communautaire solutionné de façon participative dans un espace social, d’où « un développement social territorialisé ». D’ailleurs, un auteur met en exergue cet enjeu partagé pour mieux cerner le développement communautaire : « l’existence d’un problème collectif, c’est-à-dire d’un problème commun à un ensemble de personnes, une population, une collectivité, ou une communauté, problème commun parce qu’il trouve ses racines et s’explique par un problème structurel ou d’organisation sociale, par définition donc « externe » à l’individu, même si celui-ci peut le vivre individuellement de façon différente de son voisin. ». Chez un autre auteur, la notion de développement des communautés fait référence à « un processus de coopération volontaire, d’entraide et de construction de liens sociaux entre les résidents et les institutions d’un milieu local visant l’amélioration des conditions de vie sur le plan physique, social et économique » (Chavis, 2000, cité dans INSPQ, avril 2002, p. 16). (Maurice Milhaud, 1962) pour sa part, s’en réfère à la méthode du développement communautaire : « La méthode du développement communautaire agit comme un stimulant de l’économie en augmentant le nombre des personnes ayant une occupation productrice, en leur donnant le moyen d’accroître leur rendement individuel et celui du groupe ».
Dans le Baol arachidier, le développement communautaire, des communautés est pris en charge aussi bien par des institutions publiques que privées, mais des associations. Une responsable du service de développement communautaire déclare qu’ils sont présentement rattachés au ministère de la femme et de la famille et sont dans une discrimination positive vue la féminisation locale de la pauvreté. Ce service départemental du développement communautaire travaille en collaboration avec l’agence régionale de développement (ARD). Il appuie, oriente et coordonne avec ses services qui sont eux dans la matérialisation concrète. La structure gère un certain nombre de fonds (Fonds national de l’entreprenariat féminin, fonds national de crédit femmes finançant des projets…). Faute de moyens les OP sont peu soutenus par la structure. Toutefois, la structure travaille avec des projets comme PAFA, PALAM (le volet programme d’alphabétisation et d’apprentissage de métiers pour la lutte contre la pauvreté) dirigé vers les femmes et les jeunes. A travers ce projet, des écoles ont été construites dans 7 communes (école plus métier et possibilité de rejoindre le circuit classique). Aussi, des organisations de producteurs et autres associations de même que des ONG œuvrent dans l’action communautaire s’il le faut en secrétant des groupements qui sont dans les secteurs de l’artisanat, agricole, micro finance, élevage, de la transformation (céréalière, arachide, savonnerie), notamment. Des dahiras, mouvements religieux et rassemblements de migrants dotent leurs communautés en coopération avec des ONG ou par efforts collectifs des membres en forages, cases de santé, boutiques communautaires….
Le développement durable est de nos jours très en vogue, notamment, avec l’urgence climatique motivée par les changements climatiques et les dégradations de l’environnement causés par une course aux profits. Il s’est donc agit de conscientiser, rationnaliser, sécuriser préserver, partager le développement. Avancer oui, mais surement et de façon inclusive. Pour un progrès ou avancée équitable et soutenable donc pérenne, l’expression sustainable development, traduite de l’anglais par « développement durable », un des développements orientés, qualifiés les plus inclusifs et actualisés, est selon de nombreux experts issue du rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, notre avenir à tous (appelé aussi rapport Brundtland, du nom de la présidente de la commission, Mme Gro Harlem Brundtland) : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »(1987). Il est donc aujourd’hui de plus en plus question d’énergies renouvelables pour parer au tarissement de réserves minières, sortir de la pollution, induire plus d’équité dans les quêtes quotidiennes de progrès comme y invite le commerce équitable. Aujourd’hui, le développement durable s’appuie sur une vision globalisante et du long terme qui prenant en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement, ainsi que leurs interactions se fixe des objectifs rationalistes, écologistes voire humanistes. Avoir dans le viseur non plus seulement notre progrès ou bien être individuel mais celui de la globalité (des sociétés humaines, de leur environnement, leurs établissements, leurs descendances…) Le développement durable, une moralisation du développement est proche du développement humain car très inclusif quant aux paramètres pris en compte avec aussi un objectif d’équité.
Au Sénégal, le développement durable fait l’objet d’une prise en compte inclusive, transversale, notamment, par les différents ministères de la république mais est surtout rattaché au ministère de l’environnement d’où une mise en exergue de sa dimension écologique selon nos spécificités locales : « En effet, pays sahélien, le Sénégal fait face à des défis environnementaux tels le changement climatique, la déforestation, l’épuisement, la pollution, l’érosion des sols, la préservation de la biodiversité mais de l’atmosphère dans un contexte d’exploitation minière mais d’exécution de grands chantiers…d’où des stratégies de résilience, de conservation, de dynamisation de nos divers régulateurs climatiques et environnementaux ; mais aussi des études préventives d’impacts environnementaux sont partout mises en branle. Il s’agit donc d’entrer de plein pied dans le modernisme et l’usus fructus de nos ressources sans en pâtir ni dérégler notre socle ou milieu » (in Les défis du développement durable à Diourbel, Moussa Kane, décembre 2019). Le bassin arachidier comme y renvoie son appellation est une zone à vocation agricole où le moteur principal l’arachide n’est plus à la hauteur (l’arachide au Sénégal, un moteur en panne ; Claude Freud, 1997). Ce recul agricole est à allier avec les dégradations environnementales : « Une des plus grandes manifestations de cette dégradation et rareté des ressources dans le bassin arachidier reste la végétation, le manteau végétal spontané était constitué par la forêt. Mais la mise en valeur agricole a peu à peu, réduit celle-ci à l’état de souvenir et le « déclassement » des forets à l’Est de Touba, afin de se concilier les marabouts puissants, ne fait que continuer une ancienne pratique » (J Copans, 1980). D’où il est question de remonter la pente de cette dégradation à causes multiples mais surtout physico climatiques tout en innovant et boostant les secteurs nouveaux palliatifs voire secouristes comme l’entreprenariat, l’informel, les coopératives, la transformation, le maraichage, les cultures de transition ce qui passera par une rétention optimisation des lacs pluviaux, mais la dynamisation de l’élevage, l’enseignement avec les récents établissements régionaux que sont l’université de Bambey et le lycée scientifique d’excellence de Diourbel.
Le souci de durabilité du développement à Diourbel incite aussi à des mesures de protection civile car l’usine de la Sonacos avec des produits toxiques tel l’ammoniaque et une puissance électrique considérable a plusieurs fois été sources d’accidents tragiques dont : « celui du 24 mars 1992…la plus grande catastrophe chimique que le Sénégal ait connu …quarante-trois (43) morts et quelques 403 blessés »( Enquête), cela malgré une haie végétale de ‘’nim’’ (azertica indica) la séparant avec la cité ouvrière. Mais aussi, l’usine Touba Gaz de Ngabou, moins ancienne fait l’objet d’une vigilance particulière quant à la conformité des pratiques avec les normes de sécurité et qualité en vigueur pour une telle entreprise. Tout cela sans perdre de vue les forts rassemblements populaires religieux à Touba et satellites invitant à plus de vigilance surtout avec des épidémies passées de choléra. Mais l’hygiène publique des places commerçantes pour une population dont les marchés sont les principaux employeurs.

Pour le cas de Diourbel, l’agence régionale de développement (ARD) supervise projets et collectivités locales avec un budget plus considérable, notamment, le BCI (budget consolidé d’investissement). Ces diverses voies au développement parties de théories des chercheurs donc étayées sont testées, mises en œuvre par divers services et organes selon des planifications à travers des actions, réalisations et conseils visant le progrès, l’autonomisation d’individus, de localités et collectivités. Il importe de signaler que la géographie à travers son cercle de définition (sociétés, espaces, temps) définit, imprime une marque au développement. Toutefois, un fractionnisme excessif sans intercommunalité, ni démarche synthétique entre différentes voies, en plus non participatif, représentatif, adapté pourrait être contreproductif, notamment, avec des heurts entre logiques locales, nationales, globales. En effet, ici aussi, un arbitrage prioritaire de même que des préalables en termes d’habilitation, formation mais un accompagnement qu’est la transparence s’impose.

P B Moussa KANE, doctorant aménagement-développement, DEA sciences PO, membre du groupe de recherche « les EDIFICATIONS » (UGB)

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