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La lutte contre le régionalisme sous toutes ses formes était au cœur des préoccupations du président du Parti social-démocrate (Psd), Emmanuel Golou à l’ouverture du 3ème congrès ordinaire de sa formation politique, ce samedi 17 janvier 2015 à l’hôtel Azalaï à Cotonou. C’était en présence de son président d’honneur, Bruno Amoussou et des représentants des Fcbe, du Prd, de l’Un, de l’And et d’autres partis ou alliances politiques du pays.
« La vocation d’une formation politique comme la nôtre est de faire connaître, accepter et triompher son projet de société, l’approfondir et l’améliorer, à la lumière des expériences acquises en tant que parti de l’opposition ou en tant que parti de Gouvernement. Ces expériences enrichissantes en ce qu’elles permettent de répondre aux attentes des populations dans le cadre de nos options idéologiques… », a déclaré le président du Parti social-démocrate (Psd),
Emmanuel Golou à l’ouverture du 3ème congrès ordinaire de sa formation politique, ce week end à Cotonou. Dans sa déclaration, il a fait observer que le socialisme démocratique dont le Psd se réclame est lié à son attachement aux libertés, à l’expression des droits individuels et collectifs, à la justice sociale, à la solidarité, à la reconnaissance de la propriété et de l’entreprise privées.
C’est pourquoi, il a indiqué que la promotion des bonnes mœurs doit passer par la croisade contre le régionalisme dans toutes ses formes. « Au cours de ces dernières années, notre pays vit dans un climat social très tendu, avec une forte montée de régionalisme à travers les fraudes lors des concours d’entrée à la fonction publique, les nominations faites aux différents postes de l’administration publique, la répartition des investissements publics dans les différentes régions du pays et les déclarations faites par certains acteurs politiques qui sont à l’Assemblée nationale ou au Gouvernement… », a déclaré Emmanuel Golou pour montrer que le régionalisme est un véritable obstacle à la paix et à la cohésion sociale.
Pour le président, le mal n’est pas un phénomène nouveau. « Le régionalisme est amplement entretenu dans nos universités avec la création sur les campus des associations ethniques et régionales. Si beaucoup d’entre nous ont bénéficié du brassage dans les lycées et surtout dans les internats et ceci depuis la classe de 6ème, la plupart des étudiants d’aujourd’hui ont eu le bac à leur lieu de résidence…. », a-t-il fait remarquer. Selon ses propos, ce sont surtout les cadres politiques qui utilisent le régionalisme comme un fonds de commerce pour accéder à des postes.
Solutions contre le régionalisme
« Nous devons pouvoir y mettre fin, car les solutions appliquées, soit disant pour rétablir l’équilibre régional depuis longtemps sont inefficaces et dangereuses car au fond quel responsable politique dans cette salle peut ne pas se sentir interpellé et préoccupé par le fait que, lors des derniers examens du Certificat d’études primaires, on note encore que les résultats ne sont pas brillants dans certaines régions de notre pays… », a lancé Emmanuel Golou, avant de faire constater que les solutions appliquées jusque-là contre le régionalisme sont inefficaces.
Pour contrer le mal, le président du Psd a proposé l’adoption d’une véritable politique d’aménagement du territoire soutenu par un programme par région avec des orientations appropriées suivant qu’il s’agit de zones vulnérables, de zones à forte concentration humaine ou de zones économiques. Il propose également la revue du système éducatif national pour parvenir aux équilibres entre régions pour que le Béninois du Sud, du Centre et du Nord soit Béninois tout court devant n’importe quel concours. Emmanuel Golou, la lutte contre le régionalisme doit ensuite passer par la réouverture des internats et des débats profonds. « Nous devons bâtir un Bénin pour tous ! Nous devons préparer la cohésion nationale ! Nous devons refermer les fractures entre, d’une part, le Gouvernement et les hommes d’affaires, et d’autre part, entre les Béninois du Nord et ceux du Sud… », a-t-il lancé.
Par ailleurs, le congrès du Parti social-démocrate s’est penché sur le chômage des jeunes. Pour M. Golou, il y a urgence de créer des emplois par la relance de l’activité économique. « Il faut réellement des emplois durables en attirant les investissements directs par, entre autres, un respect des lois, facteur de paix et de promotion de ces investissements. Il faut soutenir l’auto-emploi avec des mesures incitatives intéressantes pour permettre aux jeunes de sortir des activités de survie pour s’engager dans un entreprenariat porteur… », a proposé le leader du Psd. A l’instar des acteurs politiques présents à ladite cérémonie, le président d’honneur du Psd, Bruno Amoussou a lancé un appel à la cohésion au sein de son parti. « Je suis venu vous remercier d’avoir maintenu les flambeaux du Psd. Soyez déterminés parce que les élections sont là… », a-t-il fait savoir.
Encadré
Le Psd opte pour l’apaisement de la tension socio-politique
Lors de la cérémonie d’ouverture du 3ème congrès ordinaire du Parti social-démocrate (Psd), on s’attendait à des invectives du président Emmanuel Golou contre le régime du président Boni Yayi. Il a posé le diagnostic des maux qui minent le développement sans chercher à indexer qui que ce soit. Parlant du régionalisme, il a montré que c’est un mal qui a des racines lointaines. Ceci se comprend dans la mesure où des acteurs socio-politiques dénoncent le fait régionaliste sans s’y penser aux vraies causes. La preuve est que le régionalisme est un phénomène entré dans les habitudes au lendemain des indépendances. Tous les régimes politiques, depuis 1960 à nos jours, ont développé le mal dans les différentes nominations. En dehors du régionalisme, il y a le chômage des jeunes qui constitue une véritable bombe à retardement. Aucun Gouvernement n’est pas parvenu à lutter ce mal. Les jeunes, pour suivre, s’adonnent aux
activités peu catholiques à l’image de la cybercriminalité, du vol. Comme le propose le Psd, il est temps que ces problèmes de société fassent l’objet de grandes préoccupations des partis politiques.