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Face aux nombreuses dérives qui s’observent dans la presse béninoise ces jours-ci, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias a rendu public un communiqué dont nous publions ici l’intégralité
Communiqué de presse de l’ODEM
Il y a quelques jours, des organes de presse ont relayé les déclarations du directeur de cabinet du Ministre de la défense nationale en guise de droit de réponse à une conférence de presse qu’ils n’ont pas couvert ou par rapport à laquelle ils ont pris une certaine position. Cette démarche contraire à la pratique journalistique ne saurait avoir droit de cité dans l’environnement de la presse béninoise.
Conformément aux textes, le droit de réponse se fait dans les formes réglementaires dans l’organe qui a publié l’information.
De même certains confrères ou directeurs d’organes ou d’entreprises de presse continuent de donner dans du sensationnel sans que les contenus des publications ne renseignent vraiment sur les gros titres publiés à la « Une » des journaux.
D’autres offrent leurs colonnes, leurs antennes radiophoniques ou leur plateau de télévision pour des jugements péremptoires, voire des condamnations pendant qu’ils refusent de couvrir des manifestations d’autres acteurs de la société sur le dossier relatif à la tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat.
Certains allèguent mêmes d’informations liées à des terroristes sans pour autant donner les éléments crédibles pour soutenir leurs publications.
L’ODEM, suite aux plaintes enregistrées par rapport à ces dossiers, passe par le présent communiqué pour inviter, une fois encore, les professionnels des médias au respect des règles d’éthique et de déontologie de notre métier consacrées par le Code de déontologie, notamment en ses articles 1er, 2, 3, 6, 8, 11, 12 et 13.
L’ODEM attire dès lors l’attention de tous les journalistes et surtout des organes et entreprises de presse qui s’intéressent à l’affaire de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat que le dossier est actuellement pendant devant les Tribunaux. En communiquant sur un dossier en cours de traitement devant les juridictions sans prendre les précautions requises, le professionnel des médias s’expose à être poursuivi pour les faits de pression sur juge, délits prévu et puni de 6 à 12 mois d’emprisonnement et d’une amende de 50.000F CFA à 500.000 f CFA par l’article 3 alinéa 4 de la loi n° 2001- 37 du 27 août 2002 portant organisation judiciaire en République du Bénin. Par ailleurs, l’article 11 alinéa 1er de l’ordonnance n° 25 / PR/ MJL du 7 août 1967 portant code de procédure pénale prévoit que « Sauf dans les cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l’enquête et de l’instruction est secrète ». Il en résulte que le journaliste qui diffuse les faits objet d’une procédure pénale à l’occasion de l’enquête préliminaire ou de l’instruction est passible de poursuite pour violation du secret de l’instruction ou de l’enquête.
L’ODEM saisit cette occasion pour rappeler aux uns et aux autres que le journaliste ne saurait jouer aux boucs émissaires pour embrouiller une procédure en cours devant les tribunaux.
En conséquence, l’ODEM invite expressément les responsables d’organes et entreprises de presse de même que leur personnel à la plus grande prudence et au professionnalisme dans le traitement de ce dossier et de tout autre sujet de même nature, au risque d’avoir à en répondre devant les instances compétentes. Chaque acteur des médias de même que les institutions de la République sont appelés à jouer pleinement leur partition pour assurer un plein exercice de la liberté de presse au Bénin.
Cotonou, le 20 décembre 2012
Pour l’ODEM, le Président
Guy Constant EHOUMI
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