460 visiteurs en ce moment
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire sud-africain, The Sunday Times, le dimanche 14 avril 2019, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, appelle l’Afrique du Sud à travailler avec le Maroc pour l’émergence d’un nouveau modèle de coopération interafricaine.
« Au lieu de continuer dans une situation d’impasse, le Maroc et l’Afrique du Sud doivent travailler ensemble pour développer un modèle de coopération interafricaine et de coopération sud-sud, » a confié Nasser Bourita car ajoute-t-il ces pays constituent deux importantes économies en Afrique et représentent deux plateformes d’entrée dans le continent.
Le chef de la diplomatie du Royaume chérifien cite comme principaux domaines de coopération entre les deux pays, le développement de la Zone de libre-échange africaine et le transport aérien.
Nasser Bourita rappelle que le Maroc a apporté son soutien à la lutte du peuple sud-africain contre le régime de l’Apartheid.
Selon lui, le leader Nelson Mandela avait été accueilli dans le Royaume depuis le début des années 1960.
Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le Maroc et l’Afrique « ne doivent normalement pas avoir des problèmes bilatéraux », vu leurs positions géographiques. « Nous ne partageons pas les mêmes frontières, nous n’avons pas de problèmes territoriaux », a-t-il affirmé.
Les problèmes qui bouleversent les relations entre les deux pays, poursuit le ministre, découlent de la décision de Pretoria de « prendre position sur une question qui concerne une région située à des centaines de kilomètres, une position qui va à l’encontre de celles de l’ONU et de l’Union africaine (UA) ».
Le ministre déplore la décision de l’Afrique du Sud d’abriter, les 25 et 26 mars dernier au siège de son ministère des Relations internationales, une conférence de soutien aux séparatistes du polisario.
La conférence tenue sous l’initiative de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) s’affile à contre-pied au processus onusien qui consiste à trouver une solution au différend régional au sujet du Sahara marocain.
Le ministre souligne que l’Afrique du Sud, étant membre de la communauté internationale, a l’obligation d’aider dans cette optique. « Normalement, si vous êtes un pays qui œuvre dans le cadre de la communauté internationale, vous devez aider sans préjugé et sans se ranger du côté d’une partie », a-t-il estimé.
« L’Afrique du Sud a choisi une autre voie », regrette Nasser Bourita, qui notifie que les paramètres d’une solution au conflit relative à l’intégrité territoriale sont nettement fixés dans le cadre de l’Onu, qui appelle à un règlement réaliste, pragmatique, durable et fondé sur le compromis.
« En Palestine, l’Onu a adopté une résolution appelant à une solution à deux Etats. Au sujet du Sahara, il s’agit d’un processus politique en vue de trouver un règlement avec l’Algérie », a clarifié le ministre pour qui la question du Sahara ne doit pas être comparée à la situation au Moyen-Orient.
Donnant l’exemple d’Israël dont la présence dans les territoires palestiniens est mondialement reconnue comme une occupation, M. Bourita a lancé un défi à l’endroit des frères en Afrique du Sud de « trouver une seule résolution onusienne qui qualifie la présence du Maroc au Sahara comme une occupation ».
« Si l’Afrique du Sud veut jouer un rôle honnête, elle doit reconnaître ces deux positions différentes l’une de l’autre », ajoute le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Il indique que la conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA au processus politique des Nations-Unies sur le différend régional au sujet du Sahara marocain, visait à montrer que les pays africains soutiennent la position du Maroc.
Le ministre précise que la conférence de Pretoria ne devait pas être saisie comme une référence de la position africaine.
La conférence de Marrakech a également révélé que la rencontre de Pretoria était un moyen de diviser l’Afrique. M. Bourita rappelle de ce fait que le consensus retenu lors du 31è sommet de l’UA à Nouakchott, a consacré l’exclusivité de l’Onu sur la question du Sahara, le soutien et l’accompagnement que l’UA doit apporter au processus onusien.
« Qui divise l’Afrique ? Qui a décidé que ceux qui s’opposent au Maroc devaient se rencontrer ? », s’est interrogé le ministre avant d’ajouter : « Notre message était de dire que l’unité était à Marrakech et que la division était à Pretoria ».
Selon le Sunday Times vu ce contexte, les efforts du Maroc ont été couronnés de succès dans la mesure où la conférence de Marrakech a connu la participation de 37 pays africains contre 24 lors de la conférence de Pretoria, y compris des pays comme Cuba, Venezuela et Nicaragua.
Akpédjé AYOSSO
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel