L’ultimatum d’un mois du Chef de l’Etat contre la commercialisation de l’essence frelatée est expiré depuis ce lundi 17 décembre 2012. Mais, la résistance des trafiquants aux répressions de l’armée est en train de payer. Constat : l’essence ‘’Kpayo’’ coule à flots.

Le 17 novembre 2012. C’était le jour où le Chef de l’Etat a donné l’ultimatum d’un mois aux trafiquants de l’essence frelatée communément ‘’Kpayo’’ pour cesser leurs activités. Un mois après cet ultimatum, l’échec est quasi-total pour le gouvernement, malgré la lourde artillerie de l’armée béninoise contre les contrebandiers. Des saisies sur des bidons d’essence sur fleuve ont été effectuées. A cela s’ajoute la traque des trafiquants par les forces de l’ordre aux frontières et dans les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi. Cela ne les a pas inquiétés. En conséquence, les rues sont prises d’assaut par les vendeurs de ce produit illicite. Même, le prix de l’essence dans le secteur informel est passé de 600 à 550 F Cfa.

Raisons de la persistance

Comme le disent certains observateurs, le ‘’Kpayo’’ a la peau dure, parce qu’il a derrière lui plusieurs décennies. La lutte menée par les gouvernements précédents s’est toujours soldée par un échec cuisant. Pour mémoire, pendant la période révolutionnaire (régime militaire), le Général Mathieu Kérékou, malgré sa bonne volonté, n’a pu rien faire contre le mal. Au contraire, face à l’ampleur de la misère du peuple à l’époque, il est obligé de fermer les yeux sur le trafic. Ce qui a permis aux diplômés sans emplois et parfois les agents permanents de l’Etat sans salaires de trouver quelque chose à faire. C’est d’ailleurs la question de l’emploi que les populations soulèvent pour opposer une résistance farouche au gouvernement du Président Yayi Boni. « Il n’y a pas d’emplois dans le pays. C’est la vente de l’essence frelatée qui nous permet de joindre les deux bouts avec nos familles… »,
déclarent les trafiquants. A cet effet, il faut dire que de milliers de Béninois vivent de ce commerce illicite depuis des décennies. D’autres s’enrichissent.

C’est le cas d’Oloyé à Adjarra. Proche de la mouvance, il a perdu de justesse les élections législatives de 2011. Nés dans le ‘’Kpayo’’, beaucoup s’y accrochent. Pour preuve, les vendeurs de l’essence frelatée ont donné peu de considération aux micro-finances du gouvernement pour abandonner leurs activités. En dehors de ce problème, les forces de sécurité en charge de la lutte contre ce trafic ont le problème du quadrillage des frontières béninoises ? En nombre insuffisant, les hommes en uniforme ont certainement du mal à maîtriser toutes les portes d’entrer de ce produit sur le territoire national.

Comme on peut le constater, l’essence frelatée coule à flots dans les campagnes et les grandes villes du pays. En plus, l’incapacité de l’Etat à multiplier et à approvisionner les stations service encourage la prolifération du trafic. Par exemple, dans tout le département du Plateau, il n’y a aucune station. Donc, c’est la grande voie ouverte à la vente de ce produit. Comme quoi, la solution au problème du ‘’Kpayo’’ n’est pas pour demain.

LM

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