À l’issue d’une réunion ministérielle virtuelle tenue les 26 et 27 mars dans le cadre de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICAD), de hauts responsables africains et japonais ont convenu que le renforcement des partenariats internationaux est essentiel pour accélérer un développement solide, durable et inclusif, alors que le continent commence à se redresser face à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur ses progrès économiques et sociaux.
Les ministres japonais et africains présents à la réunion, ainsi que d’autres hauts responsables, ont noté que, pour la première fois en 25 ans, l’Afrique connaît une récession dévastatrice après près de trois décennies développement croissant. Les chocs socio-économiques provoqués par la pandémie de Covid-19 ont fait chuter le PIB de l’Afrique de plus de 3 % en 2020 et plongé plus de 40 millions d’Africains dans la pauvreté. « La pandémie de Covid-19 a clairement mis en évidence que les économies axées sur l’exportation de matières premières sont extrêmement vulnérables aux chocs externes, ainsi qu’aux dommages causés à leurs écosystèmes », a déclaré Mme Ahunna Eziakonwa, Administratrice adjointe du PNUD et Directrice régionale pour l’Afrique, lors de la réunion ministérielle.
« Nous sommes préoccupés par la guerre en cours en Ukraine, qui pourrait encore accroître l’insécurité alimentaire, ralentir la croissance économique, provoquer une instabilité macroéconomique, affecter la démocratisation et saper les efforts de paix en Afrique », a-t-elle fait remarquer. « Les partenariats sont bénéfiques pour tous, et travailler plus étroitement ensemble est la seule voie à suivre. Aucune région, aucun pays au monde ne peut être résilient à lui seul. »
Trois domaines clés pour soutenir les plans de développement de l’Afrique dans une ère post-COVID-19 ont été mis en lumière lors des discussions ministérielles : parvenir à une croissance durable et inclusive pour réduire les inégalités économiques ; parvenir à des sociétés durables et résilientes fondées sur la sécurité humaine ; et construire une paix et une stabilité durables.
Les participants de haut niveau ont reconnu l’importance de promouvoir l’investissement privé en se concentrant sur les entreprises qui résolvent les problèmes sociaux par l’innovation, comme la transformation numérique, ainsi qu’en mettant davantage l’accent sur la transition énergétique ainsi que sur le développement des économies « vertes » et « bleues » en Afrique.
Mme Eziakonwa a également souligné que l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine est un instrument clé qui peut potentiellement stimuler le commerce intra-africain jusqu’à 33% et réduire le déficit commercial du continent de 51%. « Maximiser son potentiel pourrait ouvrir d’importantes opportunités de croissance, donner aux pays la possibilité de diversifier leurs économies, d’augmenter leur capacité de production et d’élargir la gamme de produits manufacturés fabriqués en Afrique », a-t-elle déclaré.
Passant aux innombrables impacts de la pandémie sur les sociétés africaines, notamment l’augmentation de la malnutrition, l’aggravation des pénuries alimentaires et les ravages que la pandémie a fait peser sur des systèmes de santé déjà fragiles, les participants ont souligné que les sociétés résilientes et durables devraient être considérées dans le cadre du concept de sécurité humaine, en vue d’atteindre la couverture sanitaire universelle. Compte tenu des projections actuelles de croissance démographique sur le continent, le renforcement des systèmes de santé est primordial. À cet égard, les efforts du Japon pour un accès équitable aux vaccins COVID-19 en Afrique, y compris sa fourniture de vaccins et sa contribution financière à l’installation COVAX, ont été très appréciés par les délégations africaines participant à la réunion.
Soulignant les efforts continentaux pour instaurer une paix et une stabilité durables, les participants ont souligné la nécessité de s’attaquer aux causes profondes qui entravent la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables en Afrique. La consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance dans le cadre de l’état de droit reste une priorité urgente, ainsi que des efforts accrus pour renforcer les institutions et les capacités.
Co-organisée par le gouvernement du Japon, le Bureau du Conseiller spécial des Nations Unies pour l’Afrique, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et la Commission de l’Union africaine, cette réunion interministérielle de deux jours vient en amont de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement africain (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août 2022.
Depuis près de 30 ans, le gouvernement du Japon, par le biais du processus TICAD, a contribué à l’intégration de la sécurité humaine et des approches de développement centrées sur l’être humain. La TICAD est devenue un forum majeur sur le développement en Afrique.
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