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Le Ministre des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé a présenté, jeudi 28 novembre 2024, les résultats du Programme microcrédit mis en place par le gouvernement béninois pour un accès financier aux populations les plus vulnérables.
Programme mis en place par le gouvernement pour faciliter l’accès au financement des populations les plus vulnérables, le microcrédit était caractérisé par une gestion chaotique et politisée.
« Avant 2016, le microcrédit était distribué main à main à travers des intermédiaires. Ce qui occasionnait de nombreux détournements. Les audits réalisés ont montré que les décaissements effectués avant 2016 ne parvenaient pas toujours aux bénéficiaires. En plus, les géants meetings organisés pour promouvoir le produit dans le temps donnaient un caractère politique au Microcrédit aux Plus Pauvres et ne permettaient pas l’atteinte des objectifs. Les bénéficiaires devraient également effectuer plusieurs déplacements (parfois très coûteux) dans le processus avant l’octroi du crédit, et une partie du crédit partait dans les uniformes à coudre pour les cérémonies et autres messes de remerciements. Les ressources dédiées aux microcrédits étaient perdues, cette banque des pauvres était donc morte en 2016. Plus de 80 milliards. Et si ça continuait ainsi, le microcrédit n’avait plus d’avenir au Bénin », a expliqué la ministre des affaires sociales et de la microfinance, jeudi 28 novembre dernier.
Face à ces dérives, des réformes ont été introduites en 2016 et ont complètement redéfini le fonctionnement du microcrédit. L’innovation majeure a été la digitalisation, qui a permis de supprimer les intermédiaires et d’assurer une transparence totale. Désormais, les bénéficiaires reçoivent directement leurs fonds sur leur téléphone via des comptes Mobile Money, éliminant ainsi les risques de fraude et de détournement.
Véronique Tognifodé ajoute que près de 600.000 microcrédits ont été octroyés dont 500 000 en faveur des femmes entre 2016 et 2019 dans les soixante-dix-sept (77) communes du Bénin. Ces chiffres marquent un tournant significatif, comparés aux faibles performances des années précédentes. Le programme "Microcrédit Alafia", lancé à partir de 2018, a également amélioré les conditions d’accès. Les montants des crédits ont été revus à la hausse, passant de 30 000 FCFA à 100 000 FCFA. Le taux d’intérêt a été réduit à 4% sur six mois, contre 5% auparavant. Les frais de dossier sont passés de 1 000 FCFA à seulement 400 FCFA.
Le programme Microcrédit Alafia ne se limite pas à octroyer des crédits. Il s’accompagne d’initiatives structurantes : l’établissement de cartes d’identité professionnelles (CIP) ; des formations en éducation financière et digitale pour autonomiser les bénéficiaires.
Depuis 2016, le volume annuel des crédits a considérablement augmenté, atteignant en moyenne 12 milliards de FCFA par an, contre 8,1 milliards avant 2016. De plus, grâce à ces réformes, le Bénin s’est hissé au 1er rang de l’UEMOA en matière d’inclusion financière.
M. M.