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Les enseignants Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE) de la promotion 2016 ont organisé à Lokossa, ce lundi 26 décembre 2022, une conférence presse pour attirer l’attention du Chef de l’Etat et des autorités du système éducatif sur une situation qu’ils assimilent à de l’injustice.
Au nombre de deux cents soixante-dix (270), les ACDPE régulièrement recrutés en 2016 avec la Licence Professionnelle et mis à la disposition du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et la Formation Professionnelle, comme tous les autres promotions de la même catégorie, veulent se faire former pour le Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement technique (CAPET) et non le Brevet d’aptitude au professorat de l’enseignement technique (BAPET) comme il leur a été annoncé le 23 décembre à l’Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique l’ENSET. Lire l’intégralité du contenu de leurs explications au cours de la conférence de presse
Mesdames et messieurs les représentants des organes de presse ici présents,
Chers collègues enseignants ACDPE-2016 recrutés avec la Licence Professionnelle et mise à disposition du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et la Formation Professionnelle,
Chers collègues amis et invités,
C’est avec un coeur plein de douleur que nous prenons la parole ce jour, lundi 26 décembre 2022 à Lokossa, pour vous présenter la situation d’injustice que vivent les deux cents soixante-dix (270) enseignants ACDPE recrutés en 2016 avec la Licence Professionnelle et mise à la disposition du Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et la Formation Professionnelle.
En effet, nous étions deux cents soixante-dix (270) enseignants à être recrutés avec la Licence Professionnelle et déployés dans les lycées techniques agricoles, les lycées techniques industriels, les centres de formation et les centres de métiers en 2016.
Mesdames et messieurs, par le communiqué n°037/MTFPAS/DC/SGM/DGFP/DRAE/STCD/SA du 26 octobre 2016 le Ministre du Travail et de la Fonction Publique (MTFP) a lancé le recrutement de deux cents soixante-dix (270) enseignants titulaires de Licence Professionnelle dans la catégorie A par application de la loi n° 2015-18 portant statut général de la fonction publique qui stipule en son article 91 que la troisième échelle de la catégorie A est constituée « du diplôme du niveau 1 des Ecoles et Instituts de l’enseignement supérieur, licence professionnelle ou équivalent » et du décret N° 2015-373 du 24 juin 2015 portant régime juridique d’emploi des Agents Contractuels de l’Etat (ACE) qui précise en son article 10 dernier alinéa que la troisième échelle de la catégorie A
est composée de : « diplôme du niveau 1 des écoles et instituts de l’enseignement supérieur, maîtrise ou équivalent ».
A la suite de ce recrutement, le ministère de la fonction publique a mis à la disposition du Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP) ces enseignants titulaires de Licence Professionnelle. Ce dernier les a déployés dans les lycées techniques agricoles, les lycées techniques industriels, les centres de formation et les centres de métiers où ils exercent le travail des professeurs certifiés depuis six ans, c’est-à-dire qu’ils interviennent dans les classes du second cycle.
Mesdames et messieurs, à la signature de nos contrats, le formulaire de contrat présenté était sans corps, sans grade ni salaire. Malgré l’existence de toutes les dispositions légales, nous avons été classés dans la catégorie B, échelle 1, échelon 1. Surpris de cette violation des textes, nous avons mené diverses actions à l’endroit du MESTFP qui sont restées vaines jusqu’à ce jour. Sans issue, nous avions écrit au Président de la République du Bénin, au Ministre des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle et au Ministre du travail et de la Fonction Publique.
N’ayant toujours pas de suite favorable, nous avons saisi le juge administratif à travers un cabinet d’avocat pour nous défendre. Des correspondances ont été adressées aux différents ministères concernés.
Mesdames et messieurs, dans l’objectif de répondre à la lettre N° 593/SGM/MESTFP/DESG/SA du 04 octobre 2022 ayant pour objet mise en formation initiale d’enseignants du MESTFP, nous étions venus à l’ENSET de Lokossa le 23 décembre 2022. Contre toute attente, le Directeur Adjoint de l’ENSET nous annonce que les détenteurs de Licence Professionnelle seront formés pour le BAPET alors que depuis sa création, l’ENSET a toujours formé les titulaires de Licence Professionnelle pour le CAPET.
Nous tenons à vous rappeler, mesdames et messieurs que conformément au compte rendu du conseil des ministres du 30 juin 2021, 662 aspirants avaient été recrutés et envoyés en formation au profit des lycées techniques agricoles. Parmi eux, les 517 aspirants de niveau licence professionnelle seront formés pendant deux ans pour obtenir le CAPET[ (www.gouv.bj/actualite/1859/).
De même, conformément au compte rendu du conseil des ministres du 29 juillet 2020, il a été procédé au recrutement de 60 élèves professeurs certifiés. En effet, selon le tableau des corps du concours de ces 60 élèves professeurs certifiés du MESTFP, ils sont tous titulaires d’un baccalauréat + 2 ans révolus et seront formés pour le CAPET.
Nous voudrions également vous rappeler que les ACDPE de la promotion des reversés en 2008 dans l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, avec la licence professionnelle ont été formés pour le CAPET.
Conformément à l’arrêté interministériel n° 111 / MESTFP / MTFP /MEF / SGM / DPAF / DETFP / DESG / SA / 030SGG21 du 19 juillet 2022 signé par l’actuel Ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP), portant mise en formation des enseignants, les enseignants ayant le DTS sont envoyés en formation pour le CAPET.
Mesdames et messieurs, depuis notre recrutement, certains de nos collègues titulaires de licence professionnelle ayant les moyens, ont pu s’inscrire sur fonds propre et ont obtenu leur CAPET ici-même à l’ENSET de Lokossa.
C’est à ce juste titre que nous organisons cette conférence de presse pour que justice soit faite et que nous soyons formés pour le CAPET, conformément à ce qui a toujours été fait dans l’enseignement technique.
Mesdames et messieurs, nous appelons le secours du Chef de l’Etat et du Gouvernement, Son Excellence Monsieur le Président Patrice TALON qui fait un grand effort pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des Agents de l’Etat en général et celui des enseignants en particulier, pour que justice soit faite aux enseignants recrutés avec la licence professionnelle.
A cet effet nous souhaitons :
1) Obtenir notre arrêté de mise en formation avant le démarrage de notre formation initiale ;
2) Décaler le premier regroupement de la formation initiale des enseignants recrutés avec la licence professionnelle afin de corriger cette injuste qui s’annonce sur notre promotion et sur notre carrière.
Mesdames et messieurs, cette conférence de presse n’a nullement pour objectif d’annoncer un boycotte de notre formation initiale mais d’attirer l’attention des responsables du système éducatif à divers niveau sur cette injustice que vivent les enseignants recrutés en 2016 avec la Licence Professionnelle puis d’implorer la clairvoyance et l’indulgence du chef de l’Etat pour qu’il intervienne en notre faveur par respect des textes de la République du Bénin et pour l’efficacité du secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Vive la République du Bénin !
Vive l’éducation nationale !
Vive l’enseignement technique et la formation professionnelle !
Nous vous remercions.
Fait à Lokossa, le lundi 26 décembre 2022