mardi, 1er juillet 2025 -

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Survol de l’ouvrage interpelant, « l’aventure Ambigüe » de Cheikh Hamidou Kane




A l’aube africaine, avec comme soubassements des valeurs fondées, endogènes, authentiques ; mais aussi par un plongeon dans les consciences, croyances, convictions d’un colonisé en quête de raison salvatrice, l’aventure ambigüe interpelle l’humain. Toutefois, la fin tragique de son personnage principal a tout l’air d’un ‘’gâchis’’ dont sa compétence à lui, le personnage principal, la philosophie, le raisonnement méthodique désencombré semblait être la plus à même d’éviter. « Dieu n’est pas un parent » était l’un des premières propositions de titre à l’ouvrage nous dit son auteur. Nous allons voir que ‘’l’homme n’est pas fait pour se perdre, loin de là’’, et que le jeune philosophe africain colonisé s’est fragilisé en ne mettant pas devant sa responsabilité Dieu et leur liberté son peuple, le monde, les hommes pour se débarrasser.
 L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane
 :
L’aventure ambigüe est le titre du livre d’un africain musulman ayant passé de l’école coranique, où nous dit on, tout le verbe est vrai, à des études supérieures de philosophie où la mise en balance des données et arguments, le doute méthodique, le détachement de tout conditionnement idéologique autre que la méthode et ou l’interrogation font la réalité. Aussi, ce jeune africain est d’un pays sous colonisation, avec un système impérialiste qui ne dit pas, ni ne fait pas toujours la vérité. Donc ce jeune africain très attentif voire trop attentif, avec l’exil et persistant dans sa quête de vérité, d’une résolution, de Dieu est bien parti pour une aventure non prédéterminée, donc ambiguë.
Temps-contexte  : lors de la période coloniale, avec un système traditionnel subsistant, une école coranique déjà ancienne dont se dispute la place l’école nouvelle du blanc, l’autorité spirituelle, religieuse (du divin) et le pouvoir temporaire, coutumier (le commandement public traditionnel) doivent faire avec le pouvoir impérialiste, de l’étranger. Une coexistence, ici, assez pacifique, mais où les deux premiers et autochtones (la chefferie coutumière et la guidance religieuse) sont, naturellement, méfiantes quant à l’envahisseur et ses initiatives. Le personnage principal vogue entre deux mondes lointains, celui d’une Afrique traditionnaliste, encore ancestrale, faisant une avec sa nature, son milieu et celui d’un occident cherchant à dominer le monde mais sa nature, son environnement à des fins progressistes, de productivité, plus matérialistes que régulatrices. Toutefois, comme on disait cette cohabitation est plutôt apaisée, même chez le colon, à la métropole, l’exilé est bien reçu. L’occident impérialiste est lui aussi en ballotage dans des contradictions internes, elles aussi surtout matérialistes visant la compétitivité, la morale ou la religion ne sont pas ses premières préoccupations. Des idéologies partisanes, philosophiques s’y combattent. En Afrique, aussi, certaines élites comme la grande royale pense à, cherche à dénouer l’étau de la colonisation. Le personnage principal, Samba Diallo, enfant et puis jeune présente un aspect très religieux, pudique, méditatif…

Contenu-thèmes :
L’aventure ambiguë retrace le parcours de l’enfant à l’âge adulte d’un jeune issu d’une famille dirigeante locale, les diallobés. D’abord, disciple du foyer ardent et austère, Samba Diallo est plongé dans l’occident assoiffé de liberté, de luttes de débouchés voire d’émancipation d’avec le divin. Samba Diallo ne se dérobe pas dans ces deux mondes mais cherche à s’y intégrer, y trouver sa place, sa raison et parfois à s’y fondre. Avec une nature, prompte à intérioriser ou interroger son monde et son vis-à-vis, mais aussi très méditatif voire mélancolique. Samba Diallo comme dit le préfacier est arrivé à dépasser l’angoisse d’être noir, nègre à une période où toutes les élites n’avaient quasiment à la bouche que la négritude pour regagner l’angoisse d’être homme. Certainement aidé en cela par son parcours religieux, coranique, mais sa bonne intégration chez le colon. Là, se trouve peut être le nœud du roman car l’homme religieux devenu philosophe doit trancher un puzzle qui n’est pas une lutte armée mais de l’esprit, qui peut on dire ? Se pose ainsi, à lui : l’occident égal frénésie progressiste, modernisme, domination de la globalité, rationalisme productiviste et s’est invité chez lui ou en lui où la spiritualité, le divin, la tradition, la nature, les valeurs de l’au de là, de la mort sont prévalentes. On pourrait réduire, ainsi, cette interpellation à la question de savoir : entre le monde occidental, des solutions terrestres et celui africain des réponses pour la dernière heure, pour l’au de là : lequel choisissez vous ? Aussi en arrivant à démêler ou cerner l’une des équations fondamentales que posent la réalité au musulman, le réel au colonisé, l’homme face au monde ou à la vie…Samba Diallo comme se moquait de lui son condisciple Demba : « Tu as atteint un tragique inégalable » est arrivé à un questionnement quant à la vie terrestre et sa suite, inégalé ! Mais, la réponse à y apporter se perd dans les contorsions du romantisme et de la philosophie. En effet, Samba Diallo penche pour le sien, pour son monde jusqu’à s’amputer du minimum pour lui, la santé, ici une offre de l’occident. On pourrait lui dire : mais Samba Diallo, l’homme est la priorité terrestre aussi et donc tout n’est que pour lui être utile, le servir, pourquoi chercher à ou devoir s’en priver. En effet, en un moment, Samba Diallo avoue opter pour Dieu que pour une guérison psychologique ou corporelle si l’éventualité se posait et même affirme que l’équation s’est déjà posée à son peuple, or par la Chahada, la prière…etc. L’homme a déjà reconnu la prééminence de Dieu sur sa personne et tout le reste. Donc après, la quête devrait être de faire ses provisions, de s’armer, se préparer à assumer, l’amanat (le dépôt, le confiage, la confiance de Dieu). Ainsi, tout le reste que ce soit la science, la technologie, le développement…j’en passe, doit tendre et être assujetti à appuyer, servir l’homme, le croyant dans sa mission. D’où plus que pour soi même, l’autre, l’humain, ou tout simplement le vivant mais aussi la nature assistés, sont des actes de dévotion. Il est question d’une dévotion par l’homme et ses intérêts véritables, qui peut être eux sont toujours en débat (quels sont ils ?) Cet enlisement explique, peut être, la fin tragique du personnage, qui était alors désemparé, désarmé devant la réalité.
Enseignement-critique : L’aventure ambiguë montre que le continent noir a été quelque part surpris par le colon, il n’était pas assez préparé à faire face à ce nouveau monde qui s’est invité, imposé à lui. Et donc, la grande royale semblait être celle qui avait plus ‘’la tète hors de l’eau’’, moins dispersée, même si on peut lui reprocher par sa formule trop brève : « allez apprendre à vaincre sans avoir raison » de vouloir répondre par le tout matériel, rationnel, conquérant de l’occident par la même chose en rejetant, perdant nous-mêmes, notre âme, notre foi. La grande royale aurait été plus conciliante et précise en disant : allez apprendre à vaincre sans avoir raison, mais aussi et surtout sans nier votre vérité qui est aussi votre force supérieure.
Par l’aventure ambiguë, même s’il s’agit d’un roman, on peut réitérer notre reproche faite à la philosophie de s’arrêter à mi-chemin, de ne pas poursuivre la logique jusqu’au bout, de jeter malicieusement l’éponge au carrefour, peut être une volonté de survie de la philosophie en n’épuisant pas le potentiel de la raison, son outil premier pour pouvoir se recharger. Une guerre dans la théorie doit elle être interminable, si sa finalité comme son moyen ne font qu’une, la raison ?
Ne sommes nous pas pour la plupart, aujourd’hui, encore à poursuivre les moyens de satisfaction de l’invite incomplète de la grande royale : ‘’ à savoir apprendre à vaincre sans avoir raison’’ en perdant de vue le lendemain ou le primordial, ce qu’on avait déjà (la foi, l’endogèneité, l’authenticité, la vérité, la supra-certitude ...). Sommes nous appelés à finir comme le blanc, tous les mêmes ?

Moise Kant, Critique en littérature

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