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Invité Afrique de RFI ce mardi 29 octobre 2019, le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Alain Orounla s’est prononcé sur les recommandations issues du dialogue politique des 10, 11 et 12 octobre dernier.
Il s’agit entre autres de la loi d’amnistie, l’organisation des élections générales, l’introduction du parrainage pour les candidats à la présidentielle. Alain Orounla a aussi donné son point de vue sur la demande d’un dialogue national formulée par le clergé catholique.
Le dialogue politique n’a pas été un processus consensuel, manquait de grandes figures de la famille politique béninoise. Quelles sont ses chances de succès ?
Le dialogue politique était très consensuel et inclusif puisque étaient invitées toutes les formations politiques en règle. Donc nous considérons qu’il s’agit d’un franc succès puisque nous avons abouti à des recommandations, je précise bien consensuelles. Et ce dialogue aboutira à des lois qui seront adoptées dans les jours à venir.
L’église a salué une étape significative mais demande un dialogue national inclusif pour une authentique réconciliation. Qu’en pensez-vous ?
L’église souhaite une répétition de ce qui s’est passé, c’est-à-dire la Conférence nationale de 1990. Or, on n’est pas dans les mêmes circonstances. L’église salue ce premier pas, et ça, c’est important. Le gouvernement est ouvert à un dialogue qui peut s’étendre mais je voudrais rappeler une ancienne formule : A César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu.
Alors, parmi les grandes mesures annoncées, le mandat des députés va être modifié. Il s’agit de le faire passer de 5 ans au lieu de 4, et de faire coïncider les législatives avec les présidentielles ?
Oui, il est apparu que l’organisation d’élections cycliques coûte cher et occasionne une dispersion d’énergies. Donc, à l’instar d’autres pays qui l’ont fait, les délégués ont cru devoir recommander l’alignement des mandats et donc des élections générales.
Et ces premières élections générales auront-elles lieu en 2021 ou bien en 2026 ?
C’est à l’Assemblée de décider ce qui se passera. Alors il se pourrait très bien que ça soit en 2021 mais pour moi, ça relèverait du miracle puisque la loi dispose pour l’avenir. Rien ne presse. Je crois qu’on peut très bien envisager cet alignement à une date ou à une année qui serait ultérieure à 2021.
Donc ça veut bien dire que si c’est 2026, cette Assemblée nationale qui est décriée finirait son mandat ?
Vous voyez ce serait plus logique puisque l’Assemblée aurait terminé son mandat et si les mesures de décrispation sont suivies par ceux qui boudent, toutes ces formations politiques qui se seraient conformées ont toute leur chance de participer au débat politique.
Et le mandat du chef de l’Etat va-t-il être retouché ?
Le président de la République a été très clair et très ferme sur le sujet. Quels que soient les ajustements, il n’est pas question de toucher au fondamental qu’est l’article 42 à savoir que nul en République du Bénin ne peut faire plus de deux mandats. Il s’agit bien de deux mandats de 5 ans.
Allez-vous créer un poste de vice-président ?
Oui il est envisageable de créer un poste de Vice-président qui serait là pour éviter par exemple des difficultés résultant d’une éventuelle vacance du pouvoir.
Autre recommandation du comité de suivi, la loi d’amnistie pour tout ce qui a trait aux violences électorales, liées aux législatives d’Avril, cela veut dire que l’ex-président Boni Yayi va pouvoir rentrer ?
A l’heure où nous sommes, il n’y a aucune raison qu’il s’inquiète. On est pressé de retrouver tous nos compatriotes sur le territoire. Il ne fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt ou d’interpellation.
Et pour les autres leaders politiques en exil ?
Il n’y a pas d’amalgame à faire avec ceux qui après une décision de justice se sont soustraits à l’exécution de leur peine ou ceux qui se sont soustraits pour ne pas répondre et qui voudraient s’abriter sous ce manteau d’homme politique pour dire qu’il s’agit de persécution. Il n’est pas juste de les considérer comme des persécutés parce qu’on leur demande de rendre compte de leur gestion passée.
Est-ce que ça sera possible plus tard, dans un second temps ?
Tout est possible. Personne ne veut la mort du pécheur à condition que l’on reconnaisse les faits. Vous ne pouvez pas vous soustraire à la justice de votre pays et rester à l’étranger et narguer et provoquer des troubles à l’intérieur. Je n’accuse personne, mais il me semble que nos compatriotes qui sont en exil, ne sont pas dans une démarche d’apaisement. Et je pari que quand ils seront rentrés dans cette démarche, on pourra envisager en ce moment-là d’autres mesures d’apaisement .
Et pourquoi introduire le parrainage pour les candidats à la présidentielle. Beaucoup comme le constitutionaliste Joël Aïvo redoute un nouveau mécanisme d’exclusion. Que répondez-vous ?
Nous n’avons pas inventé le parrainage, il existe presque partout. Donc ces traits sont des velléités de gens qui ne veulent pas accorder le crédit de la bonne foi ou qui veulent rester dans la rébellion permanente, la contestation permanente. On les invite à participer au débat, on les invite à rentrer dans cette dynamique. Et je dis que la question ne se posera pas en 2026, puisque le président de la République aura dans le meilleur des cas terminé son deuxième et dernier mandat.
Ça veut dire qu’il est bien candidat en 2021 ?
Je dis qu’il est en droit d’être candidat et qu’en 2026, il ne pourra plus l’être. C’est la certitude.
Transcription : Akpédjé AYOSSO
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